17.02.2025

Il jette au visage de son voisin une pierre qui lui brise la mâchoire

Le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné une affaire de violence avec usage d’une arme, en l’occurrence une pierre, entraînant 90 jours d’ITT.

Le tribunal de proximité de Saint-Martin a jugé jeudi dernier une affaire de violence avec usage d’une arme, entraînant trois mois d’ITT. Les faits remontent au 30 décembre 2023. Il est 21h30 dans le quartier d'Agrément, quand SD, la victime, promène son chien. Au même moment, BT, l’accusé, se gare chez son cousin pour y déposer une pièce de voiture. Dans la manœuvre, il manque d’écraser SD, le voisin du cousin.

Une altercation éclate alors entre les deux hommes, incluant insultes et propos racistes. Pour éviter que la situation ne se détériore davantage, BT prend sa voiture et retourne chez lui. Quinze minutes plus tard, il revient et constate que la pièce déposée, de vingt kilogrammes, a disparu. De colère, l’homme de 47 ans attrape des pierres et les jette sur la fenêtre de SD. L'une d'elles frappera son visage, lui brisant la mâchoire.

«Donc si je comprends bien, si l’on vous parle mal, votre réponse c’est la violence ? Est-ce que vous trouvez qu’il s’agit d’une réponse proportionnée par rapport à la situation ?» demande la procureure de la République consternée. «Je ne voulais pas en venir à la violence, c’est d’ailleurs pour ça que je suis partie en premier lieu. Mais les gens manquent trop de respect aux locaux ici. Il m’a insulté et a aussi traité mon fils de négro» se défend le prévenu. Ce n’est pas la première fois que le Saint-Martinois se retrouve devant la justice. Entre 2008 et 2013, il a été condamné plusieurs fois pour violences avec armes, conduite sans permis et usage stupéfiants.

«C’est un conflit de voisinage, reprend la procureure. Loin de moi l’idée de dire que SD est un ange mais il faut que BT comprenne qu’on n’est pas là pour savoir qui a commencé mais bien pour ce jet de pierre au visage qui est très grave. Le ministère public a bien conscience du racisme ambiant, mais malheureusement, il n’y a pas assez de preuves pour caractériser l’infraction. Dans le cas contraire, j’aurais été extrêmement sévère», assure la procureure. Au vu de l’impulsivité dont peut faire preuve l’homme, elle requiert six mois d’emprisonnement avec sursis. Pour les préjudices moraux et physiques, la victime qui se constitue partie civile, demande la somme de 2 000 euros.
Après délibération, le tribunal déclare BT coupable des infractions qui lui sont reprochées et le condamne à six mois d’emprisonnement assorti d’un sursis probatoire de cinq ans. L’homme à l’interdiction de détenir une arme pendant deux ans et est inéligible pendant la même période. La cour reçoit également la constitution de la partie civile et l’oblige à payer 500 euros pour le préjudice moral et 1000 euros pour le préjudice physique.
Cyrile POCREAU