14.02.2025

Lutte contre la délinquance à Saint-Martin : le ministre Retailleau annonce trois mesures

Lors de la séance de questions au gouvernement mercredi, la sénatrice Annick Petrus a interpellé le ministre de l'Intérieur sur les mesures que l'Etat entendait prendre pour lutter contre la hausse de la délinquance à Saint-Martin.

«Avec un taux de criminalité cinq fois plus élevé qu'en hexagone, Saint-Martin est confrontée à une insécurité croissante nourrie par le narco trafic, une circulation illégale des armes et une délinquance de plus en plus précoce», a-t-elle rappelé en précisant «les deux agressions commises par arme à feu» la nuit précédent son intervention.

«La population est inquiète et l'image de notre territoire se détériore», conçoit-elle. «La montée de la violence dépasse les capacités opérationnelles. Saint-Martin subit une criminalité importée alimentée par les trafic de drogues et d'armes qui transitent par la Caraïbe», a-t-elle pu observer. Tout en soulignant également «une défaillance judiciaire et une réponse pénale insuffisante [qui] assoient un sentiment d'impunité». Annick Petrus estime que «sans un engagement accru de l'Etat pour renforcer la coopération sécuritaire avec les autres Etats voisins de la région, ce phénomène risque de s'intensifier et d'ancrer durablement la violence sur notre territoire ».

«Je partage totalement, absolument totalement, le constat de la dégradation du climat sécuritaire» à Saint-Martin, lui a répondu le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau. Il a annoncé « trois actions » pour faire baisser la délinquance. Tout d'abord, le ministre a rappelé qu'un «préfet de plein exercice» avec davantage de pouvoirs venait d'être nommé. Il «aura comme mission centrale prioritaire la lutte contre l'insécurité», a assuré le ministre. Bruno Retailleau a aussi annoncé avoir demandé à la gendarmerie de «renforcer sa présence sur la voie publique» ainsi que «la surveillance sur les quatre points de passage de la frontière» pour que «les fuyards» puissent «être interpellés».

Enfin, un escadron de gendarmes mobiles devrait venir «renforcer le dispositif sécuritaire en place». «Il pourra aussi y avoir ponctuellement l'appui du GIGN de Guadeloupe », a conclu le ministre.

Les trois mesures annoncées par l'Etat pour lutter contre la hausse de la délinquance à Saint-Martin

Estelle Gasnet