18.02.2025

F. Gumbs propose d'adapter les critères de recrutement des enseignements et les programmes scolaires aux spécificités ultramarines

Le député de Saint-Martin et Saint-Barthélemy a posé deux questions aujourd'hui au gouvernement. Il s'agit de deux questions écrites publiées ce jour au Journal officiel de la République. L'une porte sur les conditions de recrutement des professeurs, la seconde sur l'adaptation des normes européennes aux territoires ultramarins.

Ainsi, Frantz Gumbs a attiré l'attention de la ministre de l'éducation nationale sur la nécessité d'adapter les critères de reconnaissance du centre des intérêts matériels et moraux (CIMM) ainsi que sur l'importance d'une contextualisation des programmes scolaires.

«L'école, en tant que pilier de la République, doit œuvrer à la réussite de tous les élèves», conçoit le député Frantz Gumbs. Or, dans certains établissements scolaires à Saint-Martin, les résultats peuvent être «bien en deçà des moyennes académiques et nationales» en raison du milieu social dont sont issus les élèves. «Au collège Roche Gravée de Moho de Quartier d'Orléans, 50 % des collégiens sont issus de catégories socio-professionnelles défavorisées. Seuls 4 % d'entre eux utilisent le français à la maison, tandis que 62 % parlent anglais, 16 % espagnol et 19 % créole haïtien », précise-t-il.

Aussi Frantz Gumbs estime-t-il «essentiel d'adopter des mesures adaptées à ce contexte linguistique et social particulier». «Si la diversité des parcours et expériences des enseignants favorise la réussite scolaire, il est tout aussi crucial que les contenus pédagogiques résonnent avec les élèves et une partie de leurs professeurs, en tenant compte de leur histoire et de leur culture », pense-t-il.

Le député suggère alors «de profiter de la baisse des effectifs pour permettre l'amélioration des conditions de travail des enseignants et des élèves, [ce qui renforcerait] ainsi les chances de réussite de ces derniers, «d'ajuster les critères d'affectation et de recrutement en modifiant les ratios et les profils des enseignants, notamment en renforçant le dispositif CIMM» (centre des intérêts matériels et moraux)

«Une révision des critères réversibles et irréversibles permettrait à davantage d'enseignants éloignés de leur territoire d'origine de retrouver leurs repères, garantissant ainsi une véritable équité territoriale», conçoit-il. Et d'assurer : «l'objectif ne serait pas seulement l'égalité de traitement, mais bien l'égalité des chances».

Par ailleurs, Frantz Gumbs complète sa question en proposant une adaptation des programmes, proposition émise par les élus ultramarins depuis longtemps. «On ne peut ignorer que la France est un pays de patrimoine riche, notamment à travers l'étude de la Révolution française ou des fleuves et reliefs hexagonaux. Mais qu'en est-il des spécificités des territoires ultramarins ? », interroge-t-il. Il suggère alors «d'intégrer l'histoire de ces territoires » aux programmes scolaires. «Ne conviendrait-il pas d'inclure, aux côtés des reliefs hexagonaux, une étude des volcans de l'arc antillais ? », demande-t-il.

La question a été publiée ce jour au Journal officiel de la République. La réponse n'a pas encore été apportée par la ministre.

Estelle Gasnet