120 vols à main armée commis en 2024 à Saint-Martin
VAMA. Un acronyme bien connu à Saint-Martin. VAMA pour vol à main armée, un des fléaux du territoire. Selon le ministre de l'Intérieur, 120 faits ont été commis en 2024 en partie française, soit 2,3 par semaine. C'est une cinquantaine de plus qu'en 2023 (+70 %). La barre des 100 vols à main armée commis en une année, n'avait pas été franchie depuis dix ans. Est-on en train d'assister à une nouvelle vague de cette violence ? Les autorités le craignent, aussi ont-elles mis en place une série de mesures pour lutter contre ces VAMA mais aussi contre d'autres types de délits.
Cette situation n'est pas sans rappeler celle des années 2014-2015, période qui avait connu une explosion des vols à main armée. Si entre 2010 et 2013, le nombre de VAMA s'établissait entre 90 et 95 chaque an, il avait été multiplié par 1,5 en 2014. Les gendarmes indiquaient 137 faits commis cette année là. La Guadeloupe avait aussi connu une recrudescence de violences sans précédent et le ministre de l'Intérieur (alors Manuel Valls) avait dépêché l'ancien numéro 2 de la police judiciaire, le préfet Gilles Leclair, pour élaborer une stratégie de lutte en Guadeloupe et à Saint-Martin.
En 2016 et 2017, le nombre de VAMA s'était stabilisé entre 51 et 64 à Saint-Martin puis était tombé à moins de 30 en 2018 et 2019. En 2020, il avait repris une tendance à la hausse : 41 en 2020, 47 en 2021, 78 en 2022, 70 en 2023.
Rassurantes (ou non), les autorités déclarent dans le dossier de presse distribué vendredi en marge de la conférence sur la déclinaison du plan d'action départemental de sécurité au quotidien : «l'étude de l'évolution du phénomène sur une période plus longue permet toutefois de relativiser cette hausse». Et de compléter : «le pic avait été atteint en 2015 avec 340 vols à main armée recensés.»
340 VAMA recensés, un chiffre très, très élevé puisque cela signifie pratiquement un vol à main armée par jour en partie française. Or, jamais à l'époque – et ni les années qui ont suivi - gendarmes, préfet et procureur n'ont indiqué cette donnée, les chiffres officiels publiés par le ministère de l'Intérieur ont toujours fait état de 114 vols à main armée en 2015. Soit 2,9 fois moins. Interrogées par nos soins, les autorités n'ont pas démenti ce chiffre. Il pourrait s'agir de «l'ensemble des vols commis avec une arme», à feu ou non.
