20.03.2025

Tsunami : en quoi consiste l'exercice de prévention Caribe Wave

Chaque année depuis quatorze ans, quarante-huit pays et territoires ultramarins situés dans la Caraïbe participent à un exercice commun appelé Caribe Wave. Celui-ci consiste à valider et améliorer la gestion du risque tsunami dans la région. Les autorités se mettent en situation et voient ainsi les actions qui fonctionnent et celles sur lesquelles elles doivent encore travailler.

«Les tsunamis sont une série de vagues très longues dont l'origine est le plus souvent l'effet d'un séisme, d'une éruption volcanique ou encore d'un glissement de terrain, sous-marins. La première vague n'est pas forcément la plus importante et leur force peut être dévastatrice», explique la Collectivité dans son document d'information territorial sur les risques majeurs (Ditrim). Saint-Martin est exposée à ce risque, c'est pourquoi elle participe à l'exercice.

Cette année, deux scenariis sont proposés aux pays participants : le premier simule un tsunami généré par un séisme de magnitude 8 situé le long de la zone de faille Enriquillo-Plantain Garden (Jamaïque) ; le deuxième scénario simule un tsunami généré par un séisme de magnitude 8,5 situé à environ 270 km au large des côtes du Portugal.

Les îles françaises tout comme les Bahamas, le Brésil, la République dominicaine, le Guyana, les îles néerlandaises, le Surinam, les îles vierges britanniques et américaines, Montserrat, Puerto Rico et les Bermudes ont choisi le second scenario. Celui-ci est basé sur le phénomène similaire survenu le 1er novembre 1975. De magnitude comprise entre 8,6 et 9, ce tremblement de terre avait généré un tsunami dont les vagues avaient touché l'Europe, l'Afrique, les îles de l'Atlantique mais aussi celles de la Caraïbe. A l'époque, des vagues de 15 mètres avaient été reportées causant la mort de quelque 50 000 personnes au Maroc. Elles avaient aussi touché Antigua neuf heures plus tard ainsi que Saba.

Aujourd'hui, les autorités de Saint-Martin vont recevoir un message d'alerte : à 15 heures temps universel, un séisme de magnitude 8,6 s'est produit au large du Portugal avec un épicentre à 5 km de profondeur et il y a un risque de tsunami. A partir de cet instant, les équipes de la préfecture entrent en situation de crise et vont devoir mettre en place des actions pour prévenir et sécuriser la population. Ce sera l'occasion d'évaluer les failles en termes de communication, de réactivité, etc.,. L'objectif étant d'être le plus efficace le jour où une véritable alerte sera donnée.

Dans le cadre de l'exercice ce matin, les sirènes situées en partie française sonneront et le système FR-Alert sera déclenché. La population est invitée à être attentive afin de pouvoir témoigner de ses impressions ; la préfecture mettra en ligne un sondage prochainement. De plus, un exercice grandeur nature d’évacuation et de mise en sûreté sera conduit dans le cadre de cet exercice par le collège Roche Gravée de Moho, situé à Quartier d’Orléans.

En 2016, un exercice similaire avait été mené dans les écoles. Les médias avaient également été sollicités pour diffuser en direct les alertes.

Selon le document Ditrim de la COM, en cas d'alerte il est conseillé :

  • si vous êtes sur la plage ou sur le littoral, de quitter la zone et réfugiez-vous sur les hauteurs ;
  • si vous êtes à la maison, de vous diriger rapidement à l’intérieur des terres et sur les hauteurs ou à défaut les étages supérieurs d'un immeuble élevé et solide
  •  de respecter les consignes de sécurité et d’évacuation qui vous sont transmises par les autorités et d'attendre la fin de l’alerte pour regagner votre domicile ;
  • si vous devez quitter votre maison, de couper l’eau, le gaz et l’électricité ;
  • de ne pas revenir sur vos pas ;
  • de ne pas aller chercher vos enfants à l’école, ils seront évacuer de la même façon si cela s’avère nécessaire ;
  • de pas encombrer le réseau téléphonique.
Estelle Gasnet