Grand-Case célèbre Victor Schoelcher et l’héritage de l’abolition de l’esclavage
Une semaine après les festivités du 14 juillet, c’était au tour de Grand-Case de se mettre à l’heure des célébrations. Ce lundi 21 juillet, les Saint-Martinois se sont rassemblés pour rendre hommage à Victor Schœlcher (1804-1893), l’un des principaux artisans de l’abolition de l’esclavage en France en 1848. Aussi appelée « Fête de Grand-Case », cette journée est un rendez-vous populaire et mémoriel majeur pour les habitants. Dès 9 heures, une cérémonie œcuménique s’est tenue à l’église catholique du quartier. La foule s’est ensuite dirigée vers le boulevard Bertin Maurice, où un défilé a animé les rues, avant de laisser place aux discours officiels.
Trois allocutions ont marqué la cérémonie, en présence des autorités locales, des élus, des représentants des forces de l’ordre et forces vives de l’île. Louis Mussington, président de la Collectivité, a tenu à souligner l’importance de ce moment pour la mémoire collective et l’identité saint-martinoise : « Aujourd’hui est d’abord une occasion de célébrer avec vous, les habitants de Grand-Case, la culture locale et de découvrir la richesse du patrimoine de Grand-Case. » Il a également évoqué François Auguste Perrinon, figure historique enterrée à Saint-Martin et collaborateur de Victor Schoelcher dans le combat pour l’abolition.
Le député Frantz Gumbs a, quant à lui, insisté sur la nécessité de ne pas oublier les fondements de notre société : « Nous ne devons pas vivre dans la nostalgie du passé mais nous ne devons pas non plus le laisser s’effacer. » Enfin, le préfet Cyrille Le Vély a livré un message fort : « À l’heure où les repères historiques semblent se brouiller, il est nécessaire de se souvenir que certains combats restent universels : la liberté, l’égalité, le respect absolu de la dignité des femmes et les hommes » avant de rappeler les mots de Victor Schoelcher : « Tant qu’il restera un esclave sur la surface de la terre, l’asservissement de cet homme est une injure permanente faite à la race humaine. »
Une vigilance face aux défis actuels
Au-delà du devoir de mémoire, le président Mussington a profité de ce temps formel pour aborder les défis actuels du territoire. Il s’est dit « préoccupé par la recrudescence de la délinquance » à Grand-Case et dans d’autres quartiers de l’île. Il a rappelé les mesures déjà engagées, comme l’ouverture d’un poste de police territoriale, l’installation de nouveaux éclairages publics, et le projet d’équipement en caméras de surveillance des rues. « La sécurité est notre priorité » a-t-il assuré. Il a également évoqué la signature récente d’une convention avec l’Université des Antilles, dans l’objectif de maintenir les jeunes diplômés sur le territoire.
Une cérémonie de récompenses a ensuite mis en lumière des figures locales engagées dans la vie du quartier et de l’île. Les récipiendaires ont été distingués par la Collectivité (Audrey Claxton, Emmanuel Gimenez-Richardson, Edwin Charbonnier et Albert Connor) et la Préfecture (Valérie Salmon, Jean-Marc Gervais, Gerline Isaac, Glen Graham et Miguel Mingau). La journée s’est poursuivie dans une ambiance conviviale et festive avec de nombreuses animations avec pour conclusion l’annuel feu d’artifice.