04.08.2025

Living Museum : un premier bilan prometteur après presque sept mois d’existence

Ce lundi 4 août au matin, une dizaine de bénéficiaires découvraient une nouvelle activité proposée au Living Museum de Saint-Martin : le crochet. Une parenthèse créative de plus dans ce lieu pas comme les autres, ouvert depuis le 6 janvier dernier. Près de sept mois après son inauguration, l’heure est au bilan.

« On est très satisfaites » confie avec un large sourire Alexia Carole, coordinatrice du site et également responsable des activités à destination des enfants. Et pour cause : depuis son ouverture, le Living Museum a déjà accueilli 834 visiteurs, surpassant largement l’objectif initial de 300 personnes fixé pour l’année entière. « Dès le deuxième mois, on avait déjà dépassé ce chiffre » se réjouit-elle. Situé dans la zone d’activités d’Hope Estate, l’établissement est le premier du genre en France et le 42ème à l’échelle mondiale. Imaginé par l'ONG Art for Sciences, dirigée par Mélanie Dal Gobbo, le concept a déjà fait ses preuves à New York ou à Genève. À Saint-Martin aussi, il prend la forme d’un espace pluridisciplinaire où l’art devient un levier de reconstruction personnelle.

« Tout le monde est bienvenu, avec ou sans pathologie » affirme Alexia Carole. Addictions, stress, isolement, environnement difficile… Chacun vient avec ses fragilités ou simplement l’envie de souffler. Ici, on s’exprime à travers la peinture, le théâtre, la musique, la danse ou même la sculpture. « L’objectif, c’est de déposer ses peurs et ses schémas négatifs pour en créer de nouveaux » résume-t-elle. Et le décor parle pour les artistes. À peine entré, on comprend : les murs, couverts d’œuvres, racontent mieux que des mots ce que l’art permet de libérer. « Ce qui compte, c’est que les personnes repartent avec le sourire » appuie Alexia, visiblement alignée avec sa mission.

« En moyenne, on a toujours deux à trois visites par personne chaque mois. C’est un rendez-vous fidèle » précise la coordinatrice. Les visiteurs, adultes comme mineurs, viennent de tous les quartiers de l’île. Une navette gratuite circule les lundis et jeudis pour aller à leur rencontre, briser l’isolement et faciliter l’accès au lieu. « On veut être une réponse immédiate, humaine, face à certaines situations qui nécessiteraient une aide médicamenteuse ou même la prison. On veut être cette épaule sur laquelle on peut s’appuyer » ajoute-t-elle. Pour se faire, le Living Museum fonctionne aussi grâce à une dynamique de partenariat solide, avec des structures locales comme la Croix-Rouge, l’association Nature is the Key mais aussi, le tribunal de proximité.

Pour la suite de ce lieu désormais pillier de l'île, les projets et les ambitions ne manquent pas. « J’aimerais développer le concept dans d’autres territoires ultramarins comme la Martinique et la Guadeloupe. On plante de jolies graines ici et j’espère qu’elles pourront pousser aussi ailleurs » conclut Alexia.

Cyrile POCREAU