Violence en milieu scolaire : les acteurs du territoire mobilisés pour « une tolérance zéro »
Ce vendredi 12 septembre 2025, avait lieu en préfecture, la réunion d'état-major de sécurité de rentrée scolaire 2025-2026 en présence du préfet, Cyrille Le Vély, du procureur de la République, Xavier Sicot, du recteur de l'académie de Guadeloupe, Gabriele Fioni, du président de la Collectivité, Louis Mussington et des représentants des forces de l'ordre et de sécurité.
Le contexte national est marqué par une hausse des tensions liées à l’actualité internationale et une multiplication des faits de violences dans et aux abords des établissements. Face à ce constat, les ministres de l’Education Nationale et de l’Intérieur se sont coordonnés au travers d’une instruction commune pour enjoindre leurs services et ainsi renforcer le dispositif de sécurité protégeant le milieu scolaire tout au long de l’année. A Saint-Martin, cet état-major de sécurité de rentrée vise à coordonner les différents acteurs de la sécurité (Collectivité, préfecture, éducation nationale et autorité judiciaire) afin de calibrer le dispositif de prévention pour l’année scolaire à venir.
« Au cours des deux premières semaines de rentrée, deux faits de violences ont déjà éclaté » a-t-il été déclaré pendant la réunion. Selon les chiffres de la gendarmerie nationale, pour l’année scolaire 2024-2025, la violence et l’insécurité aux abords des établissements scolaires sont en nette augmentation. On recense 46 cas de violences, contre 30 l’année précédente, soit une hausse de 53 %. Parmi ces cas, deux incidents de harcèlement scolaire ont été signalés à Saint-Barthélemy, et deux faits de violence avec arme à Saint-Martin. En complément, 18 cas de vols, 8 cas de harcèlement et 9 menaces ont été enregistrés. Il est important de souligner que 75 % des infractions constatées concernent les collèges. Concernant le profil des victimes, 40 % sont des collégiens, tandis que 25 % sont des lycéens. Le personnel éducatif n’est pas épargné, représentant 23 % des victimes. Côté auteurs, un sur deux est scolarisé au lycée et deux sur trois sont de sexe masculin.
En réaction à ce climat scolaire préoccupant, des actions concrètes ont été décidées à l’issue de cet état-major de sécurité. Un partage renforcé des informations entre les autorités judiciaires, les forces de l’ordre et les équipes éducatives a été instauré. Désormais, tout événement affectant le personnel de l’Éducation nationale fait l’objet d’une transmission systématique au Parquet. Des contrôles de sécurité accrus sont également mis en place au sein même des établissements. Par ailleurs, un effort particulier sera déployé pour renforcer la présence des gendarmes et de la police territoriale aux heures d’entrées et de sorties des élèves.
Des opérations récurrentes d’ouverture des sacs sont également programmées, comme c’était le cas pour cette matinée du mardi 16 septembre devant le collège Mont des Accords et le lycée Daniella Jeffry. Quinze gendarmes ainsi qu’un chien étaient mobilisés pour prévenir l’introduction d’objets dangereux ou de stupéfiants dans les établissements. « L'idée c’est de dissuader et de faire passer le message que l’école est un lieu d’apprentissage et non de bagarre » affirme la sous-préfète Marie-Hildegarde Chauveau.
Enfin, un plan anti-bagarre a également été annoncé. Ce dernier vise à prévenir les affrontements entre élèves par une détection précoce des tensions, un renforcement de la surveillance et une réaction rapide via des sanctions immédiates et un suivi personnalisé des auteurs.