26.09.2025

Tribunal : elle violente ses enfants et plaide une différence culturelle

Le jeudi 25 septembre, le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné une affaire de violence sur un mineur de moins 15 ans par une personne ayant autorité sur la victime entre le 16 janvier au 28 février 2024. Tout commence le 17 août 2023, à la gare ferroviaire de Thonon-les-Bains. Les gendarmes sont appelés pour B.S.J, une jeune fille mineure qui refuse de monter dans le train en direction de l’aéroport d’Orly, où un vol vers Saint-Martin l’attend. L’adolescente, qui réside chez son parrain dans le cadre de ses études, est alors interrogée par les autorités et déclare avoir subi à plusieurs reprises des violences de la part de sa mère. Elle ajoute que ses cinq frères et sœurs vivent également des violences. Une fois le dossier transféré à Saint-Martin, sa sœur et son frère cadet B.S.M. confirmeront ses dires en évoquant des coups de spatules en bois. Également entendue, S.J, la mère, réfute la position de ses enfants et déclare simplement les corriger. 

« Pouvez-vous m’expliquer la différence ? » demande Bruno Bittman, le président de l’audience. Originaire de Saint-Kitts-et-Nevis, l’accusée se défend en prétendant une différence culturelle. Elle accuse le parrain de sa fille de mentir pour la garder auprès de lui, n’arrivant pas à avoir d’enfant. « Aujourd’hui B.S.J a 17 ans, elle vit toujours en métropole et ne veut plus entendre parler de sa mère » appuie maître Surya Petit, qui représente les deux enfants via l’association Traits d’Union. Ces derniers se constituent partie civile et réclament une indemnisation à hauteur de 1500 euros pour le préjudice moral. 

« La différence culturelle est irrecevable. On ne répète pas ce que l'on a vécu sur ses enfants. Madame S.J ne comprends pas la gravité des faits et je suis très inquiète pour son dernier fils » déclare la vice-procureure de la République. Pour ces raisons, elle requiert une peine d’emprisonnement de six mois avec sursis et l’interdiction de porter une arme, « y compris une spatule à l’égard de ses enfants » complète-t-elle. 

Suite à un problème juridique lié aux dates et aux nombres de victimes présents sur la prévention (ndlr : ensemble des faits sur lesquels la personne poursuivie va être jugée), la relaxe de l’accusée est automatique et la demande des parties civiles non-recevable. « Je vais saisir le juge pour enfant. Vous allez être reconvoquée, vous pouvez en être certaine » promet la vice-procureure de la République.

Cyrile POCREAU