29.09.2025

Cuchi comparait à Basse-Terre pour le meurtre d'Angélique Chauviré

Trois jours à peine après son premier procès pour un double assassinat commis à Saint-Martin, Kathron Fortune se retrouve ce jour et jusqu’à mercredi devant un nouveau jury d’assises, à Basse-Terre, pour le meurtre, toujours à Saint-Martin, d’Angélique Chauviré.

La réclusion criminelle à perpétuité dont 22 ans de peine incompressible c’est le verdict qui est tombé jeudi dernier à l’encontre de Kathron Fortune dit Cuchi dans un étrange procès où la rumeur populaire a primé sur les preuves et les aveux. Qu’en sera-t-il cette fois, où l’homme est accusé d’avoir commis des actes de barbarie avant de tuer Angélique Chauviré.

Une fois de plus, l’individu nie tout. Une fois de plus il n’y a aucune trace ADN compromettante sur le corps de la victime, ou dans le véhicule ou l’appartement du mis en cause. Et une fois de plus il y a des parjures, des témoins qui reviennent sur leur déclaration, des emplois du temps qui ne collent pas à la réalité, une enquête vite menée côté néerlandais et des pièces à conviction comme l’arme du crime qui n’ont pas été saisies. Une fois de plus c’est d’abord la rumeur qui gonfle et se fait entendre. Pourtant Gérald Coralie, l’avocat de l’accusé, a trouvé des éléments qui pourraient démontrer aux jurés qu’il y a peut-être plusieurs versions possibles à ce meurtre odieux et sanglant.

La question du mobile

C’est le 2 juin 2006, à 12h15 que le corps de cette jeune femme de 31 ans, originaire d’Angers, est retrouvé dans un chemin, à proximité de Oyster Pond, coté hollandais. L’autopsie révèle que la mort a été provoquée par la violence des coups de pierre donnés sur son crâne provoquant plusieurs fractures de la boite crânienne, alors qu’un bâton de 37 cm lui a été enfoncé dans le vagin, lui performant la cavité abdominale. Ses parents, à cette époque, en vacances à Saint-Martin, n’avaient plus aucune nouvelle depuis le 30 mai, dans l’après -midi.

Angélique a été vue la dernière fois, suivant avec le véhicule de Cuchi. La rumeur se propage à Quartier d’Orléans où résidait et travaillait Angélique. L’accusé passe pour un individu d’une réelle dangerosité, sauvage et sans compassion. Lui et sa bande sont experts en cambriolage et en violence en tout genre. L’expert psychiatre entendu dans le premier procès parle de sa non intégration à la société. De son désir de considérer «l’interdit» comme la chose à faire.

La question du mobile reste encore en suspens. Si c’est bien lui, l’a-t-il tuée pour les 1 000 euros qu’elle avait sur elle ce jour-là ? Parce qu’elle avait vu ou entendu quelque chose qu’il ne fallait pas ? A-t-elle essayé de le faire chanter ? Que se sont-ils dit quand ils se sont retrouvés à 14h, chez le meilleur ami d’Angélique, le jour de sa disparition ?

Les témoins sont formels, Angélique avait pris sa voiture et suivait l’accusé de toute évidence de son plein gré. Le lendemain, des témoins le verront frapper férocement un adolescent qui avait utilisé la voiture de la victime en lui hurlant de lui dire où elle était. C’est encore un procès compliqué où Cuchi devra répondre point par point avec ses arguments.

M.F. BRUGEAUX-ETNA