Menaces de mort aggravées : un entrepreneur poursuivi devant le tribunal

Jeudi 11 décembre, le tribunal de Saint-Martin a examiné une affaire de menaces de mort sur fond de litige financier. Les faits remontent au 23 avril, date à laquelle D.D, la victime, dépose plainte auprès des gendarmes.

Il accuse C.B, un entrepreneur qu’il avait employé pour des travaux de gros œuvre sur un chantier à Saint-Barthélemy, de l’avoir menacé. Lors d’échanges sur l’application WhatsApp, C.B. reproche à son ancien employeur de ne pas avoir réglé la totalité des travaux réalisés, pour un montant estimé à 100 000 euros.

D.D. explique également avoir reçu des messages de menace émanant de numéros colombiens, accompagnés notamment, pour menace, de photos de sa fille. Il affirme avoir été à plusieurs reprises intimidé par des tiers, au point d’avoir bénéficié d’une protection policière.

Lors d’un second dépôt de plainte, les gendarmes assistent en direct à un échange entre D.D. et C.B. Ce dernier profère alors de nouvelles menaces, évoquant notamment les cartels mexicains ainsi que la mafia de Saint-Martin. Craignant pour sa sécurité et celle de sa famille, D.D. finit par verser 10 000 euros à son maître chanteur.

À l’audience, le prévenu est absent. Il réside désormais en Andorre, où il travaille dans le secteur de l’immobilier. Entendu précédemment dans le cadre de l’enquête, il avait reconnu les faits et exprimé des regrets. Son casier judiciaire comporte quatre mentions, dont une pour abus de biens. Présent à la barre, D.D. confie au tribunal la peur qui l’habite encore aujourd’hui et admet avoir envisagé de quitter Saint-Martin pour protéger sa famille.

« Il veut se revendiquer de la mafia, il sera jugé comme tel », lance la vice-procureure de la République qui donne peu de valeur à ses menaces. Estimant l’infraction parfaitement caractérisée, elle requiert une peine d’un an d’emprisonnement ainsi que 5 000 euros d’amende, appelant le tribunal à statuer avec la plus grande fermeté.

Délibérés à venir.