13.11.2016

St Martin Day : la cérémonie a célébré l'unité même si le Premier ministre de St Maarten l'a boycottée

Les festivités se sont déroulées à Quartier d'Orléans.

Officiels qui prennent la pose devant le monument de la frontière à Quartier d’Orléans après le dépôt de gerbes. Défilé traditionnel au rythme des percussions. Brève visite du stade Thelbert Carti, fraichement rénové. Soleil de plomb. Vendredi 11 novembre 2016 aurait pu être un Saint-Martin’s Day comme un autre.

Pourtant, la présence de représentants du Democratic Party tels que Sarah Wescot-Williams, ancienne Première ministre et le parlementaire Emil Lee n’a pas suffi à occulter l’absence de William Marlin et du conseil des ministres. Le Premier ministre de la partie hollandaise avait annoncé la veille qu’il boycotterait la cérémonie, en réaction au litige qui oppose les États français et hollandais sur le tracé de la frontière à Oyster Pond.

Bien qu’aucun n’ait pris position sur le différend en question, ou ne se soit aventuré à en parler tout court, l’absence de William Marlin a imprégné chaque discours prononcé sur le parking attenant au stade, décoré pour l’occasion.  

Aline Hanson a d’emblée déclaré : « Je voudrais vous faire part de la décision du Premier ministre de Sint Maarten de ne pas participer à cette célébration. Il m’en a informé par courrier hier après-midi. Je lui ai demandé d’être parmi nous aujourd’hui au nom de notre population, mais vous le constatez par vous-mêmes, il n’est pas venu. Je remercie les membres du Parlement de St Maarten qui ont répondu à notre invitation.» Puis en alternant entre l’anglais et le français elle a évoqué la double signification du 11 novembre : l’armistice 14-18 et la Saint-Martin de Tours.

Le sénateur et vice-président puis le député Daniel Gibbs qui lui ont succédé devant l’assemblée, ont tous déclaré qu’ils allaient s’exprimer en anglais.

Guillaume Arnell a appelé à «préserver et protéger ce que nous avons en commun» et a conclu son allocution en visant la réconciliation : «ce n’est pas parce qu’un membre de la famille est absent qu’il n’en fait plus partie». Entre les deux il a glissé «ne pas être encore en campagne» (« not in campaign YET »).

Quant à Daniel Gibbs, pour le coup déjà en campagne, a également célébré l’unité du territoire et de la population : «St Maarten is not our roommate but our sister» et regretté «les barrières institutionnelles qui remettent en question la fraternité saint-martinoise».

Puis la préfète Anne Laubies, dont c’était la première fête patronale côté français l’a qualifiée d’ «un peu particulière». A l’instar d’Aline Hanson, elle a rendu hommage aux combattants de la première guerre mondiale. Puis est entrée dans le vif du sujet.   

«Ce litige n’est pas nouveau», a-t-elle affirmé avant d’expliquer que des discussions étaient en cours pour trouver la meilleure solution pour les deux côtés de l’île. Avant d’énumérer les différentes concrétisations de la coopération : traité de coopération policière et judiciaire, exercices bi-nationaux de sécurité civile, lutte contre l’immigration illégale, aménagement du territoire (station d’épuration).

Si cette cérémonie souffrait d’une absence elle s’est par ailleurs enrichie de la présence de Monseigneur Riocreux, évêque de Guadeloupe, venu restituer aux Archives territoriale des Saint-Martin, huit registres paroissiaux couvrant la période de 1769 à 1794. Les membres du conseil territorial des jeunes ont conclu la matinée en présentant  aux convives des extraits de ces registres.

Consultez notre album photo sur notre page Facebook.

Fanny Fontan