Elle lui donne des coups de ciseaux pour une histoire de garçon
Le 24 mars 2016 à 20h45 les gendarmes reçoivent un appel au cours duquel on les prévient qu’une bagarre a éclaté devant le collège Mont des Accords à Marigot. Les personnes concernées ont été évacuées à l’hôpital. Lorsqu’ils arrivent aux urgences, il y a beaucoup de monde. Selon les témoins, deux jeunes filles ont échangé des coups et sont blessées. L’une aurait pris plusieurs coups de ciseaux. La raison de cette altercation ? Un garçon.
Ce jour-là, D. H est chez le coiffeur. Elle doit commencer un nouveau travail le lendemain et souhaite «préparer ses cheveux». Elle utilise le téléphone portable de son copain Jérémy et s’aperçoit qu’il reçoit des messages d’une autre fille, S. D. Elle finit par appeler celle-ci et l’accuse de «draguer son mec». Bien remontée, elle cherche à savoir pourquoi elle contacte son copain. Cette dernière lui explique qu’elle a déjà un homme dans sa vie, qu’elle est en formation avec Jérémy, qu’ils sont «juste potes» et qu’elle cherche simplement à le joindre parce qu’elle a quelque chose à lui vendre. Elles se donnent finalement rendez-vous devant le collège Mont des Accords «pour s’expliquer».
S. arrive en voiture avec une amie, l’un des deux témoins de la scène. Là, elle raconte que D. aurait frappé la voiture avec son sac. Le déroulement des faits n'est pas très clair tant les versions diffèrent. Ce qui est sûr c'est que les deux jeunes femmes finissent par échanger des coups sans que personne ne parvienne à les séparer. Puis, alors que S. remonte dans sa voiture, D. vient frapper avec sa main sur la vitre conducteur. C’est là que la situation dégénère encore plus : S. se saisit d’une paire de ciseaux rangée dans sa voiture et commence à frapper D. qui l’a attrapée par les cheveux et refuse de lâcher prise. Finalement une personne qui passe par là et voit la jeune fille ensanglantée l’amènera à l’hôpital.
«Vous n’y êtes pas allée de main morte» s’exclame le vice-procureur Michaël Ohayon au cours de son réquisitoire jeudi 17 novembre. Il fait remarquer que le certificat médical de la victime indique neuf plaies au niveau du dos, de la tête et du thorax… dont un pneumothorax qui lui vaudra six jours d’hospitalisation et 10 jours d’ITT. « Dire que vous avez été provoquée, oui, mais à un moment il faut arrêter dans la violence. Et là un pneumothorax justifie une condamnation». Ce à quoi à la prévenue, qu’il a fallu aller chercher manu militari le 21 septembre pour une garde à vue après plusieurs convocations laissées sans réponse, comme le rappelle Gérard Egron-Reverseau, le président du tribunal, répond d’un air scandalisé : «c’est elle qui cherche les problèmes et c’est elle qui porte plainte». Les deux jeunes filles ont choisi de se présenter au tribunal sans avocat.
S.D à qui l’on reproche des faits de violences volontaires ayant entraîné un ITT de plus de huit jours encourt une peine pédagogique requise par le parquet de trois mois de prison avec sursis et 120 heures de TIG. Le jugement sera rendu le 8 décembre.