Trafic de drogue : les 4 prévenus placés sous contrôle judiciaire
C’est finalement libres que les quatre prévenus impliqués dans un trafic de stupéfiants sont sortis du palais de justice mercredi matin. Ils étaient présentés en comparution immédiate à l’issue de leur garde à vue. Ils avaient été interpellés mardi par les gendarmes aux termes d’une enquête de plusieurs mois relative à un trafic de stupéfiants. Ils revendaient du cannabis et de la cocaïne à Grand Case. Ils cachaient les sachets sur la voie publique où ils donnaient rendez-vous à leurs clients. Ils dissimulaient la drogue dans des tubes de bonbons, des sachets sur le toit de commerce, etc. Une dizaine de consommateurs ont été identifiés et tous ont reconnu leur acheter du cannabis ou de la cocaïne.
Mercredi, les quatre prévenus dont un Haïtien et trois Saint-Martinois résidant à Grand Case et Sandy Ground, ont sollicité un délai pour préparer leur défense comme la loi le leur permet. Ce que le tribunal a accepté. Les avocats ont expliqué qu’ils n’avaient pas eu le temps de lire le dossier (donné en cours d’audience) qui comprend plusieurs dizaines de pages.
Par ailleurs, le tribunal a dû statuer sur la situation juridique des quatre jeunes gens. Le vice-procureur Yves Paillard a requis leur mise en détention provisoire dans l’attente de leur procès et un mandat de dépôt. Toutefois, les magistrats n’ont pas suivi les réquisitions, décision relativement rare. Ils ont préféré placer les quatre prévenus sous contrôle judiciaire avec trois obligations : interdiction d’entrer en contact les uns avec les autres, interdiction de se rendre dans ledit «Block » à Grand Case (quartier regroupant les rues des Ecoles, des Palourdes et le Sésame) où ils se livraient à leur trafic et interdiction de quitter le territoire français. S’ils ne respectent pas l’une de ces conditions, ils seront incarcérés. A noter toutefois que l’un des prévenus qui a affirmé travailler sur le port de Philipsburg, a été autorisé à s’y rendre.
Craignant d’aller en prison le jour même, les quatre hommes ont exprimé un fort soulagement à la lecture de la décision du tribunal. Certains sont mêmes allés saluer les magistrats. Leurs proches présents dans la salle d’audience ont aussi applaudi.
Par contre la joie a été de courte durée pour l’un d’eux. Condamné en juin dernier pour homicide involontaire par le tribunal correctionnel de Saint-Martin, il devait encore purger une peine de dix-huit mois de prison ferme. Il a alors été pris en charge par les gendarmes immédiatement pour être incarcéré et transféré en Guadeloupe.
Leur procès aura lieu le 30 mars 2017 à Saint-Martin.