Patrimoine bâti : 536 édifices recensés
Entamée le 16 février dernier, la première campagne de recensement du patrimoine bâti de Saint-Martin, lancée et pilotée par la Direction des Archives territoriales et du patrimoine, est terminée. La COM avait engagé une assistance à maîtrise d’ouvrage (AMO), confiée à un groupement de prestataires, EURL Robin-Clerc/Art2 Conseil, représenté par Michèle Robin-Clerc, architecte urbaniste expert et Elisabeth Dandel, historienne de l’art, spécialiste de l’inventaire culturel. Ensemble, elles ont arpenté les différents quartiers de la partie française entre mars et mai, afin d’effectuer leur étude de terrain. Elles sont revenues entre le 27 juin et le 24 juillet pour approfondir leurs observations, notamment à Quartier d’Orléans. Elles ont ainsi recensé 536 édifices* bâtis entre le XVIIIe et le XXe siècles.
536 fiches et 2800 illustrations
« Recenser pour mieux connaître » tel était l’objectif de cette campagne, insiste Stéphanie Dargaud, la directrice des Archives territoriales et du patrimoine. Les scientifiques ont dressé un état des lieux des édifices « remarquables », c’est-à-dire intéressants pour l’histoire, l’architecture, le développement du territoire. Cette phase de recensement se déploie sur 536 fiches et 2800 illustrations. Une base de travail à partir de laquelle il va désormais être possible de dégager des caractéristiques, des modèles.
« Pas là pour juger, mais pour observer »
Parmi les découvertes, qu’elles présenteront mercredi 14 décembre, elles ont entre autres axé leur étude sur les puits. Ces nouveaux éléments devraient permettre de ré envisager la problématique de l’eau, par exemple. Cette campagne de recensement constitue un outil de travail qui permet également de confronter les sources historiques à ce qui reste aujourd’hui. « Soit elle les confirment, soit elles posent d’autres questions » explique-t-elle avant de préciser : « nous ne sommes pas là pour juger, mais pour observer. Cette étude incite également à regarder différemment les choses que l’on voit tous les jours ». On peut expliquer l’architecture des maisons par exemple en fonction de l’agrandissement de la famille et de l’évolution des techniques ou des matériaux.
L’incontournable apport de la mémoire orale
« Ce travail de recensement n’aurait jamais pu s’effectuer sans l’aide de la population et des conseils de quartier » souligne Stéphanie Dargaud. Les scientifiques ont reçu un excellent accueil et ont eu accès à une certaine mémoire orale des édifices ce qui les a menées parfois à visiter d’autres quartiers qui faisaient sens et auxquels elles n’auraient peut-être pas pensé. La plupart des terrains étant privés il était très important qu’elles puissent travailler avec les propriétaires. Elles n’ont pas rencontré d’obstacle particulier si ce n’est qu’elles ont dû s’adapter aux contraintes du territoire : chaleur, pluie et moustiques.
Rassembler, et puis transmettre
Comme cela avait été annoncé en mars dernier lors d’un point presse de présentation de la campagne, la transmission des connaissances concerne la deuxième étape de la mission scientifique. Une fois collectées, puis analysées, les informations devront être rassemblées dans une base de données. Elles devraient être intégrées au SIG de la COM (système informatique géographique). L’objectif est de les rendre accessibles à tous et qu’elles soient consultables aux archives territoriales. Et qui sait, cela pourrait stimuler la recherche…
* Exemples d’éléments patrimoniaux concernés par ce recensement
Les murets en pierre sèche, les cases, les maisons dites « bourgeoises », les anciennes plantations ou exploitations agricoles industrielles, les puits, les églises, les bâtiments publics, les cimetières et tombes privées, les ensembles à vocation touristique, les anciennes fortifications ou systèmes de défense, les salines, les ruelles ou aménagements urbains caractéristiques de Saint-Martin.
