Alain et Carine Alidor font leur come-back
Après dix années de pause Alain et Carine Alidor font leur come-back. « Chaque année à Noël je suis obligé de me cacher au boulot parce que tout le monde me demande quand on sort un nouvel album, une dame m’a presque engueulé la dernière fois » raconte le musicien, amusé. Sorti le 8 décembre, Rejoice, leur sixième production, est un single de Noël. Douze ans après l’album C’est Noël, ce dernier opus comprend un medley de cantiques repris à la sauce caribéenne, intitulé Noël tropical.
Plus qu’un duo, Alain et Carine sont une famille. Mariés depuis 1999, et parents de deux enfants, ils se sont rencontrés par la musique. Native de Saint-Martin, Carine fait ses débuts avec Pierre Edouard Decimus, fondateur du groupe Kassav. Né à Pointe à Pitre, Alain a grandi à Saint-Martin et commence très tôt sa carrière de musicien. Il forme avec son frère le groupe « New Harmony » en 1983. Quelques années plus tard, en train de composer, il se lance à la recherche d’une chanteuse. Carine est alors en métropole mais son cousin lui arrange un rendez-vous avec Alain. « Dès qu’elle a commencé à chanter, c’était banco ! » se souvient-il, encore ému.
CHANTER POUR EVANGELISER
Depuis, ils ne se sont plus quittés. Convertis tous deux au christianisme évangélique, ils partagent leur foi en chantant. Globalement, leur répertoire se compose de chansons chrétiennes. A fortiori pour Noël : « nous avions envie de célébrer la nativité » explique Carine. Leur public habituel appartient majoritairement à la communauté chrétienne antillaise et européenne, mais également américaine, canadienne et même africaine. Il s’élargit toutefois en période de Noël.
Dans leurs chansons, Alain et Carine Alidor célèbrent leur foi. « Alain est très porté sur l’évangélisation » confie Carine. « J'ai vécu des choses difficiles avant ma conversion et éprouve de la compassion pour les personnes qui passent par le même chemin » expose-t-il avant d’ajouter : « J’aimerais que nos chansons puissent les aider à comprendre que même quand ils pensent qu’il n’y a pas de solutions à leur problème, avec l'aide de Dieu on peut toujours s'en sortir ». Faire de la musique religieuse ne s’improvise pas. Pour se mettre dans de bonnes conditions, ils se recueillent afin d'être plus à l'écoute de Dieu et transmettre son message.« Le sujet spirituel demande beaucoup de concentration » affirment-ils. C’est pourquoi ils ne peuvent enchaîner les albums. Et n’en ont de toute façon pas envie. Ils considèrent que le Christ les a sauvés et les a ainsi incités à rester fidèles à eux-mêmes dans un milieu où l’on est souvent contraint à vendre son âme. Même si c’est sûrement au détriment d’une carrière musicale plus retentissante.
PIEUX, MAIS MODERNES
Cette intégrité ne les empêche pas d’être modernes. Ils ont choisi de ne sortir que 500 singles, pour ceux qui préfèrent avoir l’objet en main, mais comptent beaucoup sur le téléchargement. La plupart de leurs albums sont disponibles sur des plateformes telles que Deezer, Amazon, iTunes, Spotify, cdbaby… « Avec la distribution en ligne, on peut toucher tout le monde. » Ils s’aperçoivent d'ailleurs que les gens continuent d’acheter leurs anciens opus.
« Vivre de la musique n’est pas évident, localement » regrettent-ils. C’est pouquoi Alain travaille au Riu, dans la relation clients. Mais faire de la musique s’apparente chez eux à une petite entreprise familiale. Ils possèdent un Home Studio, avec leurs instruments (guitare, claviers…) et des logiciels professionnels. « L’enregistrement de notre premier album nous a coûté très cher alors on a très vite compris qu’il fallait investir. D’autant plus que nous sommes exigeants et que nous voulions une qualité professionnelle ».
LA MUSIQUE, UNE PASSION FAMILIALE
C’est aussi plus pratique puisque la musique est une activité familiale. Leur fille Anna, âgée de 14 ans, est également passionnée. Elle a d’ailleurs enregistré avec eux pour la première fois sur Rejoice. Elle chante notamment sur le second titre du single « O Come, O Come Emmanuel » et fait une apparition dans le medley. Excellente élève, la jeune fille se destine à une carrière musicale et espère intégrer le conservatoire. « Anna c’est notre héritage » déclarent ses parents qui ont du mal à cacher leur fierté.
Alain et Carine Alidor prévoient déjà de travailler sur leur prochain single, afin de l’intégrer ensuite à un nouvel album. Il s’agira certainement encore d’un gospel remanié et agrémenté de zouk, de reggae, de soca et de calypso.