Sur la plage, il a «tout déballé»
Alors qu’un couple s’embrasse sur la plage d’Happy Bay, la femme aperçoit un homme en train de se masturber à quelques mètres. Elle le dit à son mari et le couple décide de partir. Les gendarmes sont avertis de sa présence mais aussi de celle d’un second individu qui s’exhibe sur cette plage. Les militaires mettent en place une surveillance. Sur la plage, ils voient alors un homme, debout, derrière un arbre. «Il porte un short de couleur marron et a sa main dans le short», notent les gendarmes dans leur rapport tout en précisant qu’ils pouvaient observer «un mouvement de va et vient». L’individu est interpellé. Son ami sera aussi entendu.
UNE VIE SEXUELLE ACTIVE
Les deux protagonistes ne nient pas les faits. Au contraire. «Avant j’allais à Baie rouge...», explique l’un d’eux, qui aurait l’habitude de s’asseoir nu sur son t-shirt dans le sable. Il affirme en outre que souvent «les femmes viennent [le] voir, qu’[ils vont] ensemble derrière les buissons pour faire ce qu’[ils ont] à faire». Les deux hommes ne se décrivent pas comme des Don Juan mais suggèrent qu’ils ont un certain sex-appeal. «Une femme était en face de moi, elle a ouvert les cuisses, alors j’ai tout déballé ! », raconte l’un d’eux aux gendarmes. L’expertise médicale de TR – le seul a avoir été poursuivi en justice- révèle en effet «une vie de célibataire sexuellement active». Il ne présente toutefois aucun «troubles mentaux».
EXHITION SUR UNE PLAGE DE NUDISTE
TR était convoqué la semaine dernière devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin où il était représenté par son avocate. Celle-ci s’est employée à démontrer que son client n’avait fait preuve d’aucune exhibition sexuelle.
D’une part, elle a souligné que la plage d’Happy bay est une plage où le naturisme est autorisé, cela est de notoriété publique. Elle a même cité une partie de la description de la résidence Jardins d’O située à Saint-Martin, «toute proche de 3 plages naturistes (Orient Bay, Happy bay, Îlet Pinel)». Aussi considère-t-elle que son client ne peut être condamné car il était nu sur une plage où les nudistes sont tolérés.
D’autre part, l’avocate a fait remarquer qu’il n’y avait aucun témoin de scènes de masturbation. «Il est bien écrit dans le rapport des gendarmes, que ceux-ci n’ont pas vu les parties génitales de mon client car cette partie de son corps était caché par des branches d’arbre», souligne-t-elle. «La femme qui a été entendue par les gendarmes affirme elle aussi qu’elle n’a pas vu mon client en train de se masturber. La femme du couple qui s’embrassait n’a pas été interrogée par les gendarmes», poursuit celle pour qui il n’y a aucun témoignage, donc aucune preuve. Elle a donc demandé la relaxe.
Le vice-procureur Michaël Ohayon a requis une peine de quatre mois de prison avec sursis ou mise à l’épreuve. Le jugement a été mis en délibéré au 19 mai.