Clean St Martin : un groupe Facebook pour nettoyer l'île
Dimanche 17 avril plusieurs membres du groupe Clean St Martin s’étaient donné rendez-vous afin de nettoyer les zones sèches autour de l’Etang de la Barrière. Claire Affagard-L’Hostis, professeur des écoles à Grand-Case, est arrivée avec la première équipe composée de cinq adultes et deux enfants. Après avoir ramassé le contenu d’environ neuf sacs poubelle, ils ont été relayés par une autre brigade, bien équipée : quelqu’un avait fabriqué une perche pour accéder aux déchets sans avoir forcément à se baisser. Afin de s'assurer de ne pas déranger la tranquillité des oiseaux et demander l'autorisation, Claire avait téléphoné jeudi dernier au chef des gardes de la Réserve naturelle et à la responsable du Conservatoire du littoral. «Une heure après j’avais une boîte de 100 gants en latex et des sacs poubelle».
Stéphanie Souhaité a créé le groupe public Clean St Martin sur Facebook le 6 avril. «En me promenant, je voyais toujours des déchets. Un jour en allant à Happy Bay, comme j’avais un sac, j’ai commencé à en ramasser. J’ai halluciné du volume que ça représentait !» Elle décide alors de transposer à Saint-Martin une initiative marseillaise incitant ses membres à prendre des selfies devant les déchets qu’ils ont ramassés. «Prendre des photos et les publier. L’idée m’a plu. Je me suis dit que cela pouvait inciter d’autres personnes à faire pareil, et éveiller les consciences.» En une dizaine de jours, Clean St Martin compte déjà près de 300 membres.
L’idée de départ est d'entraîner des initiatives individuelles et spontanées ainsi que leur mise en valeur par la publication de photos. Mais, et c’est bien là la magie des réseaux sociaux, très vite des opérations collectives se sont organisées : «c’est plus motivant et plus sympa à plusieurs» assure Claire qui a fait la connaissance dimanche d’autres membres lors du nettoyage de la réserve aux oiseaux «dans une très bonne ambiance». Sur la page du groupe, les membres échangent et débatent. Certains pensent qu’il vaut mieux «finir un endroit avant d’en commencer un autre» et agir en groupe, d’autres préfèrent se dispacher afin de multiplier les efforts. «A mon avis on n’aura jamais vraiment fini parce qu’il y a toujours quelqu’un qui en remettra, mais on peut avancer petit à petit» confie Stéphanie Souhaité qui est ravie et étonnée de l’enthousiasme que son groupe a généré et n’a absolument pas l’intention d’être «le chef de file». Elle vient de lancer un sondage sur la page afin que chacun indique à quelle fréquence il serait disposé à consacrer une heure de nettoyage. 12 heures après, la majorité des réponses indique «tous les quinze jours». Dimanche prochain certains membres ont déjà prévu de se réunir à partir de 7 heures afin de nettoyer les salines d’orient.
Crédit photo : Claire Affagard-L'Hostis