Pourquoi la Chine s'intéresse-t-elle à la Caraïbe ?
«Lors de son déplacement diplomatique en Amérique latine, en juillet 2014 (soit un an après son premier déplacement dans la Caraïbe, NDLR), le président chinois, Xi Jinping, a annoncé à Brasilia, aux quatre pays du quartette (Cuba, Cost Rica, Equateur, Antigua-et-Barbuda) de la Communauté des Etats latino-américains et des Caraïbes (Celac), la mise en place d’un fonds de 20 milliards USD pour financer le développement d’infrastructures, assorti d’une ligne de crédit supplémentaire à hauteur de 10 milliards USD et d’un fonds de coopération régionale de 5 milliards USD», indique l'étude de l'agence française de développement (AFD). Le ton est donné, la Chine entend asseoir sa présence dans la région.
D'une part pour «sécuriser son approvisionnement en ressources naturelles et écouler ses produits pour soutenir sa croissance». Elle s'intéresse en effet principalement aux pays dont les ressources naturelles sont importantes, comme Trinidad-et-Tobago d'où elle pourrait importer aisément du gaz naturel grâce à l'élargissement du canal de Panama, Trinidad-et-Tobago qui a représenté la première étape du premier déplacement du président chinois dans la Caraïbe en 2013.
D'autre part afin de se mettre dans la poche les quinze principaux pays indépendants de la Caraïbe, tous membres des Nations Unies ; leur vote pourra être utile... De plus, l'étude révèle que les pays qui acceptent le soutien de la Chine, doivent aussi accepter de «renoncer au développement de relations et de contacts officiels avec l’île de Taïwan».
Au cours de la dernière décennie, des centaines de millions de dollars ont ainsi été accordés, sous forme de prêts et de subventions, aux conditions citées précédemment.
A Antigua-et-Barbuda existe en projet la construction d’un stade pour 20 000 personnes, d’un nouveau terminal de l’aéroport international, d’un hôpital et d’une centrale électrique, aux Bahamas, celles d’un stade, du Baha Mar Resort (environ 3,4 milliards USD, le plus grand hôtel des Caraïbes) et de l’autoroute de l’aéroport international de Nassau financés par des prêts concessionnels chinois. A noter que la compagnie chinoise Hutchison Whampoa Chine y gère des ports et le terminal de containers.
La Chine est aussi très présente en Dominique où elle a construit un stade de cricket, siège
du gouvernement, un collège, etc., réhabilité la route principale. Entre 800 et 900 Dominiquais ont bénéficié de la formation continue financée par le gouvernement chinois dans la période
2005-2013. Le Service de police de la Dominique a été pourvu de matériels et d’équipements, y compris de motocyclettes, et a bénéficié d’une formation linguistique en mandarin.
Des projets d’investissements et de coopération, la Chine en a dans tous les pays de la Caraïbe, certains étant plus importants que d'autres, y compris à Saint-Kitts-et-Nevis (assistance pour l’établissement du Newton Ground Tourist Demonstration Farm, coopération pour le développement des énergies renouvelables, partenariat pour l’établissement d’une ferme solaire au Robert L. Bradshaw Aéroport International, installation de panneaux solaires photovoltaïques sur le toit du siège du gouvernement et pour l’éclairage des rues, etc.)
En 2011 et 2012, la région Amérique latine et Caraïbes (ALC) (centres off-shore compris) a capté environ 15 % du total des investissements directs à l'étranger (IDE) chinois, contre 60 % pour l’Asie. Entre 2003 et 2011, le stock accumulé des IDE s’est accru de 500 % dans la Caraïbe
La Première ministre trinidadienne, Kamla Persad-Bissessar, dont la résidence officielle a été construite récemment par la Shanghaï Construction Co, l’a accueilli en vantant le « rêve chinois »et une « splendide opportunité pour la Chine de devenir un modèle pour le monde ».
Commentaires
Eh bien si nous ne savions
Eh bien si nous ne savions pas où trouver de l'argent pour le développement économique du territoire, maintenant nous le savons ... Sus aux Chinois pour le bénéfice de Saint Martin, et fi des droits de l'homme.