80 chasseurs à Saint-Martin
Sur l’île de Saint-Martin la chasse est autorisée seulement en partie française. On y compte 80 titulaires du permis de chasse en 2016-2017. Parmi lesquels une majorité de Saint-Martinois et 15 à 20% de métropolitains, dont l’âge moyen est de 45- 50 ans. Le fait qu’il y ait peu de jeunes ne semble pas affoler le président de l’association Ramier Cou-rouge pour qui la chasse constitue une tradition transmise de père en fils. «Et parfois les fils ont des amis et ils passent leur permis pour aller dans les bois ensemble» résume-t-il. «Ça ne se perd pas, même si on était 130 il y a quelques années» soutient-il. C’est en tout cas une passion exclusivement masculine depuis que la poignée de femmes qui chassait jadis, a arrêté.
UN PERMIS A VALIDER A CHAQUE ANNEE
Depuis quatre ou cinq ans, pour passer son permis de chasse on ne peut suivre que les cours théoriques (gratuits) à Saint-Martin. Il faut ensuite se rendre en Guadeloupe, à ses propres frais, pour passer l’écrit et l’épreuve de maniement d’arme. Le permis, tout comme celui de conduire, est valable tout au long de la vie de son détenteur. Mais il faut le valider chaque année en achetant un timbre fiscal, dont la valeur est fixée par l’Etat - 170€ cette année. Au bout de deux ans d’absence de validation, le chasseur prend le risque de se voir retirer son permis.
A Saint-Martin, on chasse surtout ramiers et tourterelles, généralement vers Pic Paradis, Bellevue, Friar’s Bay et dans les montagnes de Quartier d’Orléans, armé d’un fusil de chasse de calibre 10 ou 12. Près de la moitié des chasseurs sont accompagnés d’un chien. «Si quelqu’un chasse pour ne pas manger c’est un tueur» avance Raymond Vialenc qui assure que la majorité des chasseurs cuisinent eux-mêmes leur gibier, le plus souvent avec du vin, accompagné de riz et petits pois. Loin d’être sanguinaires, ils respectent ainsi leur proie même après l’avoir tuée.
CHASSEURS MAIS PAS TUEURS
Ils font également attention à ne pas chasser sur les terres de la Réserve naturelle. «Nous ne sommes ni des tueurs, ni là pour éradiquer les tourterelles ». Des tourterelles, l’île en regorge. D’autant plus que St. Maarten et Anguilla où la chasse est interdite font office de réserves. Mais, l’an dernier, il faisait très sec. «Nous avons nous-mêmes demandé un arrêté prefectoral pour interdire la chasse avant la fermeture parce que les oiseaux n’avaient ni à boire ni à manger» se souvient-il. Contrairement à la métropole où l’on chasse de plus gros gibiers tels que chevreuils ou sangliers, ici, on ne tire généralement qu’en l’air. S’il ne se rappelle que d’un accident, mortel, survenu il y a très longtemps, Raymond Vialenc recommande toutefois de ne pas aller sur les terrains privés sans permission et d’assurer les accompagnateurs non titulaires de permis.
Commentaires
Ben c'est nouveau, maintenant
Ben c'est nouveau, maintenant les permis de chasse mentionnent l'information saint-martinois ou métropolitain ...
80 chasseurs, c'est nettement
80 chasseurs, c'est nettement mieux que les inscrits Pêcheurs ou Agriculteurs. Et là aussi, il n'y aurait pas de femmes, ce me chagrine cette affaire, oú est donc la mixité sur notre île ?