Jugé pour avoir forcé un barrage le 22 octobre 2015
Le 22 octobre 2015 des barrages sont érigés à Marigot pour contester le plan local d’urbanisme (PLU). Il est alors impossible de rentrer ou de sortir de Marigot avec une voiture. Dans l’après-midi, C.E., un homme de cinquante-sept ans installé à Saint-Martin depuis douze ans, qui avait déjà tenté le matin de venir à Marigot, doit aller récupérer son épouse en centre-ville ; un ami l’attend de l’autre côté du barrage en scooter pour le véhiculer dans la ville. Alors qu’il voit des personnes derrière les poubelles placées au milieu de la route, il ne s’arrête pas comme le montrent les images de la vidéo-surveillance. Lui affirme ne pas avoir voulu foncer dans le barrage. «J’ai percuté un pavé ce qui a fait basculer ma voiture. J’ai alors été frappé à la tête et ai perdu connaissance quelques secondes», explique-t-il au tribunal. Quoi qu’il en soit, il se retrouve encerclé «par une foule» au niveau du barrage. Sa voiture est la cible de jets de pierre mais il parvient toutefois à passer.
À Marigot, il récupère son épouse et va à la gendarmerie déposer plainte pour agression. Là, les militaires sentent sur lui une forte odeur d’alcool. Ils contrôlent son taux d’alcoolémie qui se révèle positif (0,81 mg). L'homme admet avoir bu quatre bières dans l'après midi. Ils le placent alors en cellule de dégrisement durant quinze heures.
C.E. est accusé d’avoir conduit sous l’empire d’un état alcoolique et commis des violences sur le barrage en le forçant. «C’est un véritable scandale», commente son avocat à l’audience ce jeudi. «C’est scandaleux que des personnes aient pu jeter des pierres sur un barrage sauvage sans être poursuivies», déclare-t-il en espérant que le tribunal de Saint-Martin ne suivra pas «la logique de la justice qui tolère ce type de manifestations non autorisées» dans un souci d’apaisement. «Des pierres ont été lancées sur la voiture de mon client dans laquelle se trouvaient ses deux enfants de quatre et sept ans. Mon client n’a fait que défendre sa famille», considère le conseil.
Ce dernier s’offusque d’autant plus que son client a été accusé de violence par les personnes qui se trouvaient sur les barrages (Nadika Stephen a en effet déposé plainte à son encontre) alors que sa plainte n’a pas été traitée.
«Même si ces barrages étaient illégaux, il demeure anormal et interdit de circuler quand on a bu», estime le vice-procureur. Et de souligner le risque qu’il a fait prendre à ses enfants ainsi qu’à la personne qu’il avait prise en stop. Pour le représentant du ministère public, l’alcool est responsable de son comportement. Sans avoir bu, il n’aurait pas cherché à avancer et aurait fait demi tour comme tout le monde, estime-t-il.
Le parquet a requis une peine de quinze jours de prison avec sursis, l’interdiction de conduire durant deux mois et 200 euros d’amende. Le jugement a été mis en délibéré au 2 mars.
Commentaires
Même sans avoir bu à 7h du
Même sans avoir bu à 7h du matin c'est pas l'envie qui manquait de foncer dans ce barrage quand on veut simplement aller travailler, qui plus est à l'hôpital, et qu'on vous menace de casser la voiture si vous ne faites pas demi tour...
l'empire d'un état alcoolique
l'empire d'un état alcoolique ? La Russie ? lol ! 2017 l'An pire sans emprise sur les pauvres lecteurs ?