Il voulait voir son ami braquer un commerce

C’est l’argument qu’il a avancé au tribunal de Saint-Martin devant lequel ce jeune de dix-huit ans a récemment comparu : il voulait voir si son copain était capable de commettre un vol à main armée.

Il y a trois mois, l’une de ses connaissances âgée de quatorze ans lui confie sa volonté d’aller braquer une boutique à Quartier d’Orléans, il décide alors de l’accompagner «pour voir», «pour voir si elle était sérieuse». Comme le commerce se situe à proximité de son domicile, il ne veut pas être reconnu, il met une cagoule sur sa tête ainsi que des vêtements noirs.

Seul son ami pénètre dans le magasin avec une arme factice. Celui-ci est rapidement neutralisé par un employé et les deux compères sont interpellés par les gendarmes.

Pour minimiser son implication, le prévenu insiste sur le fait qu’il est resté dehors. «Avoir accompagné votre ami vous rend quand même complice des faits», précise le tribunal qui ne croit pas en sa volonté d’avoir juste voulu observer son camarade.

«L’employé du magasin explique que vous n’êtes pas entré car vous n’avez pas pu», rapporte le juge. La porte d’entrée du magasin ne s’ouvre que de l’intérieur, le client devant appuyer sur un bouton et attendre qu’un employé ouvre la porte. L’ami du prévenu a profité qu’un client entrait, pour le suivre et selon le salarié, le prévenu n’a pas eu, lui, le temps d’entrer aussi. C’est pourquoi il est resté dehors.

À la barre, le jeune de dix-huit ans a nié cette version. «Je ne veux pas assumer ce que je n’ai pas fait», dit-il.

Après en avoir délibéré, le tribunal a prononcé une peine de quinze mois de prison dont neuf avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans.