13.04.2017

Busco, un condensé de culture caribéenne

La boutique-galerie Busco située à Grand Case met en avant produits et artistes locaux.

Difficile de ne pas se sentir dans la Caraïbe lorsque l’on pousse la porte de Busco. Dans cette boutique colorée située à Grand Case, les murs sont recouverts des toiles d’artistes locaux. L’odeur des épices et le son du reggae font écho à la paillote qui siège au milieu du magasin, dédiée à la dégustation. Rhums, confitures et verres à shot peints à la main sont exposés sur des étagères en bois aux portes grillagées qui rappellent volontairement les lolos d’antan : ces échoppes où l’on achetait tout à l’unité, bien avant l’arrivée des supermarchés. Plusieurs objets traditionnels, comme un doseur de riz en cuivre, chinés dans différents vide-greniers pour décorer, semblent vouloir insister sur l’authenticité des produits proposés.

Kathy Vermeulen et son mari Denis Busco ont souhaité recréer ce qu’ils ont perçu en naviguant pendant six ans avec leurs deux enfants dans tout l’arc antillais. En somme ils ont souhaité mettre en avant dans leur boutique un condensé de la Caraïbe. Ce que constitue Saint-Martin à certains égards et qui les a poussés à s’y installer dix ans plus tôt. Ils sont les troisièmes propriétaires d’une société fondée en 1993 par un certain Monsieur Gassia, créateur de saveurs.

Sur l’île où la quasi totalité des biens de consommation est importée, les produits locaux se font rares. Pour vendre des produits estampillés «Saint-Martin», il faut un brin d’imagination et surtout jouer sur la transformation locale de produits extérieurs. Voire proposer en prime un packaging original et artisanal.

Qu’elles soient au tamarin, à la mangue, à la coco, à la patate douce ou à la goyave graine, les confitures de Busco ont vocation à faire découvrir des recettes traditionnelles antillaises. Elles sont fabriquées de façon artisanale dans leurs ateliers en Guadeloupe avec des fruits locaux. « Cela fait plusieurs mois que nous n’avons plus de confiture d’abricot pays. Les clients sont étonnés mais je leur explique que c’est parce que nous fonctionnons avec la nature et quand il n’y en a pas, il n’y en a pas » explique Kathy Vermeulen, responsable du magasin. Denis Busco s’occupe quant à lui surtout de la production de rhum arrangé. Il propose entre 25 et 30 parfums différents, fabriqués sur place avec des fruits achetés sur l’île, à partir d’un rhum agricole guadeloupéen issu du domaine familial Severin, également en vente dans la boutique. « Nous sommes leurs représentants et notre objectif est de faire découvrir toute leur gamme de rhums, surtout les vieux » expose-t-elle.

Les épices vendues au sachet proviennent beaucoup des îles alentours mais également du monde entier : Guadeloupe pour le Colombo, Dominique pour le bois bandé, Brésil pour le poivre. Denis Busco est passionné de cuisine et de pâtisserie et a mis en ligne différentes recettes pour utiliser ces aromates à bon escient. « Nous avons une grosse clientèle de papis et mamies antillais qui achètent des épices (curcuma, fleurs d’hibiscus, cannelle) certes pour cuisiner, mais aussi pour se soigner » fait remarquer Kathy Vermeulen. Et d’affirmer que sa clientèle est très mélangée et s’étend des résidents aux touristes en passant par les restaurateurs.

Pour faire transformer les produits en idées cadeaux, une bonne partie des bouteilles et des bocaux est peinte à la main. Depuis presque un an c’est l’artiste peintre Lisa qui s’y attelle. L’art et l’artisanat sont intrinsèquement liés à l’esprit de la boutique. Comme en attestent en plus des toiles, les différentes sculptures et totems qui habillent le moindre recoin, ou même les œuvres d’auteurs locaux en vente sur le comptoir. « Cela me contrarie qu’on dise qu’il n’y a pas d’artisanat à Saint-Martin » avance Kathy Verleumen en montrant quelques pochettes en tissu cousues à la main et qu’elle vent pour les sachets d’épices. « Il existe une niche mais c’est une question de volonté » assure-t-elle avant de raconter : « nous sommes restés plusieurs années sans proposer de magnets alors que beaucoup de clients nous en demandaient. Mais cela ne nous intéressait pas d’en importer. Et puis un jour nous avons rencontré une dame qui en fabrique avec des matériaux de récup : du bois de palette, des aimants de vieux frigos et des graines qu’elle ramasse à Pic Paradis. Et les vendons désormais ».

Fanny Fontan
2 commentaires

Commentaires

tres belle boutique , tres bon produits et surtout tres bon acceuil !!!!!!!!!!!

Un accueil très chaleureux vous attend dans une atmosphère où les merveilleuses senteurs des Antilles innondent votre présence ! Un coucou spécial à Kathy et Denis dont j'apprécie beaucoup l'authenticité !