Développer «la culture du risque»

Les Antilles se situent dans une zone à double risque : le risque cyclone et le risque sismique. Aussi la population doit-elle vivre avec elle. À la condition qu’elle y soit préparée. «Nous devons développer cette culture du risque», insiste Philippe Gustin, délégué interministériel pour la reconstruction de Saint-Martin.

Par développer la culture du risque, il entend faire comprendre à la population qu’elle est exposée à des dangers et qu’elle doit se protéger. Elle-même et sa maison. Elle ne doit ainsi pas construire dans des zones vulnérables. «Le risque zéro n’existe pas mais nous devons faire en sorte de le réduire au maximum», conçoit Philippe Gustin. Elle doit en outre construire en respectant les normes et en utilisant des matériaux solides et anticycloniques. Mais installer des volets roulants et autres protections représente un certain coût que toutes les personnes ne peuvent assumer. «L’aspect financier est en effet une problématique à laquelle nous allons devoir réfléchir», admet le délégué interministériel.

Selon les autorités, 25 % des bâtiments ont été complètement détruits. Ce qui est au final peu au vu de la force des vents et des vagues d’Irma. «Il y a certes beaucoup de toits arrachés et de fenêtres cassées, mais les structures verticales ont bien tenu», a pu agréablement constater lieutenant colonel Vincent, militaire de la sécurité civile. «Cela explique certainement le faible bilan humain», estime-t-il.

Philippe Gustin aimerait suggérer la formation des salariés qui vont se retrouver en activité partielle à cette culture du risque. Il conviendrait aussi une plus grande sensibilisation de la population à la préparation. Le turn over étant important, les personnes qui arrivent de métropole notamment, ne sont pas éduquées et ignorent comment se préparer. «Mon père m’a toujours dit qu’en début de saison, il fallait que je fasse un stock de nourriture», confie à la différence une Antillaise. En effet, les autorités via la presse donnent un certain nombre de conseils et de recommandations comme vérifier son toit, faire nettoyer ses gouttières, élaguer ses arbres, constituer un stock de nourriture (conserves, pâtes, etc.) afin de ne pas être pris au dépourvu lorsqu’un cyclone arrive. Autant de consignes d’anticipation que peu de personnes respectent.

Légende : à droite Philippe Gustier à côté de Frédéric Moretier arrivé il y a quelques jours en appui au délégué interministériel en charge de la reconstruction de Saint-Martin.