Commerce : « le besoin de rouvrir »

Certains sont en train de nettoyer et de réaménager, certains ont déjà rouvert avec un nouveau stock de marchandises. Les commerçants de Marigot partagent tous la même volonté de pouvoir accueillir les clients dans les meilleures conditions et vite. «Ils en ont besoin, cela leur fait du bien de faire un peu de shopping, c’est l’un des rares loisirs qu’ils peuvent avoir», dit un marchand de chaussures de la rue du Général de Gaulle au président Daniel Gibbs. «Ils sont contents de nous voir ouverts», confie la gérante du magasin de maillots de bains sur la marina Royale. «Nous espérons pouvoir rouvrir dans quelques jours une première boutique. Notre but est de pouvoir rouvrir trois, quatre magasins rapidement pour redynamiser la rue», déclare le gérant de l’une des franchises de prêt-à-porter de la rue du Général de Gaulle. «Nous devons redémarrer vite en espérant que l’activité soit plus florissante qu’avant. Nous devons faire en sorte de faire mieux qu’avant. L’association des commerçants (AEC) avait des projets, nous devons les maintenir et les améliorer. Le potentiel est énorme, ce serait dommage de passer à côté», convient-il. Même état d’esprit rue Saint-James où les gérants des boutiques affichent de larges sourires. «Mes salariées me demandent de retravailler mais je ne peux pas les reprendre ; elles sont en activité partielle. Elles comprennent la situation mais c’est difficile», confie une autre commerçante de prêt-à-porter à qui Daniel Gibbs a rappelé que l’État avait accepté d’accorder une exonération des charges. «Les discussions pour que l’ensemble du salaire des employés mis en activité partielle soit pris en charge sont toujours en cours», a-t-il précisé le président de la COM. «En faisant ce pari, on gagnera beaucoup plus. Car cela permettra de maintenir des emplois, sinon les gens seront au chômage et au bout des deux ans d’indemnisation, ils seront au RSA», estime-t-il. Il a aussi affirmé qu’une partie des fonds collectés par la Fondation de France sera distribuée aux entreprises pour qu’elles puissent acheter du matériel. Les commerçants profitent de la visite du président de la COM pour lui faire part de leur inquiétude au sujet de la sécurité. «Les gendarmes nous ont dit de faire attention, de laisser la bâche sur ma vitrine», confie une commerçante. Conscient du problème, Daniel Gibbs a expliqué qu’EDF était en train de rétablir l’électricité dans le domaine public. «La priorité était de réalimenter les foyers, maintenant que c’est fait nous regardons à comment remettre l’éclairage public», a-t-il assuré. Hier soir, une partie des artères de la ville était éclairée. Yann Lecam, le président de l’AEC (association Action économique citoyenne) se veut optimiste. «Des commerçants ont été choqués par le cyclone et outrés par les pillages et ne voulaient pas rouvrir. Maintenant, ils réfléchissent et veulent revenir », confie-t-il. Pour Yann Lecam, quelques semaines sont encore nécessaires à un retour à la normale, «mais nous devons tous être opérationnels pour le mois de décembre. Les fêtes de fin d’année seront importantes pour la population. Nous devons envoyer un signal fort et ces fêtes doivent marquer un nouveau départ», confie-t-il.

Enfin Daniel Gibbs a souhaité rassurer et encourager les commerçants en leur confirmant le maintien de la venue d'un bateau de croisière toutes les semaines au départ de la partie française dès cette saison. Le président a également rencontré les commerçants de Quartier d'Orléans et de Grand Case.