02.03.2018

Prison avec sursis et amende notamment requises pour avoir forcé un barrage de gendarmerie

Le tribunal de Saint-Martin examinait jeudi 1er mars une affaire de refus d’obtempérer et de violences sur un gendarme.

Le 21 septembre 2017, J-P.F., 71 ans, retraité et directeur de société, est en route pour l’aéroport de Grand Case afin de se rendre en Guadeloupe pour raisons professionnelles. Après le passage d’Irma, la Collectivité lui a demandé d’organiser bénévolement les opérations de déblaiement et de secours. Et ce jour-là, où la circulation est interdite après 14 heures, une succession de réunions le met en retard. La mention « véhicule prioritaire » est inscrite sur son 4X4 et il détient une autorisation d’accès à l’aéroport émanant de la préfecture.

Lorsqu’il arrive au niveau du barrage routier, il suit un véhicule de secours. L’adjudant-chef de la gendarmerie présent sur les lieux lui fait signe de ralentir. Mais J-P. F. continue d’avancer et percute la jambe gauche du gendarme. Ce dernier arrive à se dégager et demande au conducteur de s’arrêter tout en tapant sur le capot. En vain. Le militaire réitère sa sommation et se saisit de la poignée du véhicule mais J-P.F. accélère, traînant sur quelques mètres la victime dont la main est restée coincée dans la poignée. Le gendarme réussit à se détacher et le conducteur continue d’accélérer. Mais il est obligé de ralentir quelques secondes plus tard, à cause de travaux. Le gendarme parvient à la rattraper et brise la vitre côté conducteur avec une matraque télescopique. Il agrippe alors J-P.F. par le col et le fait sortir du véhicule. Le conducteur téléphone alors au général qui donne ensuite l’ordre au gendarme de le laisser partir.

J-P.F a été placé en garde à vue et poursuivi en justice. Il était convoqué jeudi 1er mars devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour refus d’obtempérer et de violences sur un gendarme.

«Mon client a eu la force de déposer sa première plainte en vingt-quatre ans de carrière car il a eu le sentiment d’avoir eu quelqu’un en face de lui qui se moquait de la fonction qu’il occupait et de sa mission», a avancé l’avocate de la victime qui réclame 5 000 euros de dommages et intérêts.

A la barre, J-P. F. a affirmé : «je ne pense pas avoir traîné quelqu’un, je n’ai vu personne. Sinon j’aurais obtempéré, j’avais toutes les autorisations officielles.»

«La victime, n’est pas un gendarme sorti de l’école. Elle n’a pas été blessée gravement mais a eu peur», a expliqué le vice-procureur.  Il considère qu’il n’est pas concevable que l’auteur des faits n’ait pas perçu la présence du gendarme qui a, pourtant, fait plusieurs injonctions gestuelles et verbales. Il fait par ailleurs remarquer que dans la situation post-Irma, c’est le seul dossier de forçage de barrage et de violences sur un militaire. Compte tenu du travail et du parcours du prévenu, et de l’absence de casier judiciaire, il requiert une peine d’avertissement de deux mois de prison avec sursis, d’une suspension de permis de trois à quatre mois et d’une amende de 1 500 euros.

L’avocate de la défense demande une application bienveillante de la loi pénale pour son client. «Le doute doit profiter à l’accusé», conçoit-elle. Et d’ajouter, mettant en avant les services rendus par son client à la Collectivité et son absence de condamnation : « on ne peut pas le juger comme un délinquant de la route».

Le jugement a été mis en délibéré au 12 avril prochain.

Fanny Fontan
7 commentaires

Commentaires

C'est pas cher payé pour un mec qui se croit au dessus des lois et des hommes, monsieur Jean Pierre F. Si c'était monsieur tout le monde, je pense que la peine n'aurait pas été la même, comme quoi être un soit disant "notable" de l'ile cela aide beaucoup.... la justice n'est pas la même si on est pauvre ou riche, inconnu ou connu...

Vous parlez de quelqu'un que vous ne connaissez nullement Egbert, quelqu'un qui impressionne certes, mais n'affiche jamais de supériorité sur les femmes et les hommes qui le côtoient. Il ne s'agit pas de minimiser le refus d'obtempérer, néanmoins en remettant dans leur contexte ceux qui ont été acteurs de la gestion de crise post-irma ...., on ne peut que ressentir de l'empathie et comprendre la pression qui a causé cette attitude.
Notable et à l'abri du besoin comme vous le dîtes, il aurait été plus naturel à 71 ans, que Jean Paul se barre de l’île au lendemain d'Irma.
NON, de la couardise et de l'égocentrisme, les Hommes d'Honneur n'en sont pas capables !

Je suis navré mais ce comportement est intolérable surtout d une personnalité qui se doit d etre exemplaire ....au fait de quelle fonction officielle était il investi ? Dans ce cas il aurait dû solliciter une escorte pour lui ouvrir la route .... à défaut rentrer dans le rang ....

Peut être qu'il doit changer de lunettes ? c'est arrivé à mon amie Hortense qui a écrasé son chat par mégarde.

Inadmissible et intolérable .....alors que tout le monde a respecte les consignes, monsieur jpf est au dessus..... si ce monsieur n a pas vu le gendarme qu il arrête de conduire .. il est un danger potentiel ... mais surtout de qui se moque t il ?? Il affirme ne pas avoir vu le gendarme mais a su téléphoner au général ???
Cela s appelle un outrage

Scandaleux

Je partage le point de vue du commentaire ANONYME en notant que l'adjudant-chef défenseur vigilant de la Patrie, de la Veuve et ses orphelins (de passage "Chez Nous" puisque ne reconnaissant pas l'identité du conducteur) n’exhibe aucun arrêt de travail.