30.05.2024

Ils ont détourné plus de 175 000 euros en annulant des tickets de caisse

Jeudi dernier, sept anciens salariés d’une enseigne de supermarché ont été jugés jeudi dernier par le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour vol d’importantes sommes d’argent dans les caisses de l’entreprise. Au total, 175 023 euros (répartis entre les employés) ont disparu des comptes pendant trois ans à partir du 1er janvier 2020.

La direction s’aperçoit d’une anomalie à la caisse. En visionnant les images de vidéosurveillance, elle constate des annulations de tickets, plusieurs vols d’argent et observe plusieurs employés faisant la même manipulation leur permettant de se faire rembourser des tickets des clients.

La méthode consistait à faire passer les produits en caisse et, au moment d'indiquer le montant à payer au client, l'employé prenait le soin d’annuler le ticket et de garder l’argent. « Si les responsables se rendaient aux toilettes et laisser leur badge au niveau de la caisse, on procédait à l’annulation du ticket. J’encaissais le client et je laissais la somme dans la caisse sur le côté. Au passage de d’autres clients, je profitais de l’ouverture du tiroir pour reprendre l’argent que j’avais laissé pour le mettre dans ma poche », décrit l’un des prévenus.

« Le badge est un code-barres sur lequel est inscrit des chiffres, lorsque les employés ne l’avaient pas, ils retenaient le code. Ainsi, ils pouvaient l’inscrire sur l’écran et c’est ce qui a permis de faire la distinction entre les annulations vraies et fausses. C’était souvent les mêmes codes qui étaient utilisés », explique le représentant du supermarché.

« Ça arrive souvent des annulations ?», demande la juge. « Oui », répond l’une des accusés. Pourtant, d’après le responsable du supermarché depuis le licenciement de ses anciens salariés, aucune annulation de ticket n’a été relevée et il reconnaît qu’à l’époque où les prévenus étaient présents, «c’était quasiment tout le temps». Au tribunal, les intéressés reconnaissent tous les faits. Certains faisaient l’opération plusieurs fois par semaine, d’autres tous les jours. Pour beaucoup les raisons étaient d'ordre financier, ils avaient besoin d'argent pour aider leur famille ou encore payer des dettes. 

Selon l’entreprise, ces faits ont été une « trahison ». « Il y a eu un ou deux leaders dans l’équipe qui ont donné le signal. C’est un jeu d’argent facile », considère-t-il. Si aujourd’hui certains des employés ont retrouvé du travail pour d’autres, c’est «difficile, puisque je suis discriminé depuis», dit l'un d'eux. En réponse à cela, le représentant du supermarché assure de ne pas avoir fait en sorte que ses anciens salariés ne retrouvent pas de travail.

Pour le vice-procureur  la reconnaissance des faits de la part des prévenus est à prendre en compte. De plus, ils ont déjà eu une sanction forte, puisqu’ils ont perdu leur emploi avec la réputation qui peut suivre sur une petite île. En conséquence, il requiert des condamnations de cent vingt heures de travaux d’intérêt général avec une peine de trois mois de prison en cas d’inexécution, des peines de cent vingt jours d’amende à six euros ou encore deux mois de prison avec sursis.

Après délibération, le tribunal a suivi les réquisitions du procureur. De plus, les ex-salariés sont tous reconnus responsables du préjudice moral et sont condamné à payer des dommages-intérêts. 

Siya TOURE