05.07.2024

Une réponse pénale sévère pour les délits avec arme

Ces dernières semaines Saint-Martin a connu une recrudescence de faits criminels, dont la majorité avec arme. Si certaines enquêtes sont encore en cours, d’autres connaissent une issue très rapide. Quatre personnes ont été interpellées et jugées en comparution immédiate en une semaine seulement.

Mercredi dernier, Xavier Sicot, procureur de la République, Yann Burnichon, vice-procureur au tribunal de proximité de Saint-Martin, et Maxime Wintzer-Wehekind, commandant de la gendarmerie de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin ont fait le point sur les derniers faits criminels en date.

En effet, si on est loin des chiffres des années 2013-2014 avec cent quarante vols à main armée (VAMA) enregistrés, 2024 est en passe de supplanter 2023, année d’accalmie avec seulement soixante VAMA.

Sur les quatre premiers mois de l’année, les services de l’ordre ont comptabilisé dix-huit VAMA. Les faits récents font monter ce chiffre à quarante-six pour le premier semestre. Pour le colonel Wintzer-Wehekind, l’objectif est de revenir à des seuils plus convenables.

Face à cette activité pénale très intense sur le territoire, les forces de l’ordre ont adapté leurs stratégies avec des contrôles plus fréquents et des enquêtes encore plus poussées. Les deux brigades de la gendarmerie de Saint-Martin se concentrent effectivement en priorité sur les affaires en flagrance. Une technique qui porte ses fruits avec des interpellations ou la collecte d’éléments d’enquêtes précieux pour la section de recherche.

Les derniers faits survenus sont dus, non plus à des individus isolés, mais à des équipes qui, après un premier délit, se sentent plus en confiance et passent à l’action plus facilement. En règle générale, elles sont constituées de profils plutôt jeunes, 20/25 ans, en rupture familiale et souvent en situation de précarité. L’appât du gain est la première motivation et l’utilisation d’arme une constante.

Le parquet a donc la volonté de prioriser les affaires avec usage d’arme ou même simple détention. Pour le procureur Xavier Sicot, la réponse pénale doit être sévère. Les personnes interpellées sont donc jugées en comparution immédiate, au tribunal de Saint-Martin ou à Basse Terre selon les cas. Durant les vacances judiciaires du tribunal de proximité, elles ne s’arrêteront pas pour autant et les prévenus seront jugés systématiquement en Guadeloupe. Ces comparutions se terminent dans de nombreux cas par une incarcération. Quarante détenus, sur les 200 en détention à Basse Terre sont originaires de Saint-Martin.

Cette réponse pénale a d’ores et déjà permis d’interpeller et d’incarcérer pour cinq ans deux frères, auteurs de plusieurs braquages (fast food, bureau de change, commerce). Deux des braqueurs d’un supermarché sur les cinq qui constituaient l’équipe (dont trois mineurs) ont eux aussi été incarcérés et l’auteur du vol d’une société de livraison a été condamné, lui, à trois ans de prison ferme.

Quant à l’agression des femmes sur la plage entre la Baie Orientale et Mont Vernon ou le décès par balle dans une station-service, les enquêtes sont toujours en cours.

Ann Bouard