Alain Juppé a fixé 3 priorités de travail pour Saint-Martin
Autour de la table samedi matin, ils étaient une vingtaine issus de divers domaines (BTP, nautisme, imprimerie, commerce, TIC, hôtellerie, etc.) et représentant les principales organisations (FIPCOM-Medef, FTPE, CCISM, CESC) invités par Alain Juppé à lui exposer les problématiques économiques locales et surtout les freins au développement de la partie française.
Le principal handicap évoqué est le coût du travail et des charges sociales extrêmement élevés. Certains ont également soulevé la lourdeur de la fiscalité, mais celle-ci étant une compétence locale, Alain Juppé n’a pas relevé. Le respect des normes françaises et européennes a bien sûr été cité pour illustrer différents manques de compétitivité dans le tourisme ou le BTP. Une heure d’échanges et d’exemples caractéristiques qui a permis au candidat aux primaires des Républicains d’apprécier la situation.
«Je comprends votre frustration par rapport à la partie hollandaise», a-t-il déclaré après s’être autorisé à «sourire» à l’énonciation des exemples liés aux normes. Il s’est montré très attentif, n’a pas hésité à poser des questions, à solliciter Dominique Perben sur des sujets plus complexes comme celui des normes et de demande de dérogation.
Le message comme quoi les socioprofessionnels rabâchent les mêmes problématiques et doléances depuis des années sans en mesurer le retour, semble lui aussi «bien passé». «J’ai bien compris que l’action ne suit pas», a confié Alain Juppé qui a dressé trois priorités de travail pour Saint-Martin.
LES TROIS PRIORITÉS
La première est de permettre «un allègement des charges» et une «égalité d’application et de conditions» de dispositifs comme le CICE, non accessible à Saint-Martin en raison de sa compétence fiscale. Le deuxième dossier sur lequel Alain Juppé travaillera (s’il est élu) est celui de la continuité territoriale entre Saint-Martin et la métropole mais aussi avec la Guadeloupe dont le territoire dépend encore (justice, greffe, etc.) et qui oblige à se déplacer à Basse-Terre. La dernière priorité fixée est celle d’un travail d’une meilleure adaptation des normes au niveau local et d’un travail de simplification de certains dispositifs.
Alain Juppé s’est aussi dit ouvert à voir comment l’Etat pourrait mieux accompagner la Collectivité en termes de compétences humaines. Là aussi, de son entretien la veille avec la présidente Aline Hanson et avec les socioprofessionnels, il a compris que pour que le territoire puisse fonctionner, celui-ci doit pouvoir compter sur un certain nombre de cadres formés.
Pour autant, Alain Juppé a tenu à responsabiliser élus et socioprofessionnels en les invitant à «construire un plan de développement ambitieux». La veille déjà, lors d’une réunion publique à la CCISM, il avait insisté en affirmant que «les priorités viennent du terrain et qu’il faut une prise en main du territoire» par les responsables locaux. Et qu’il «attendait beaucoup de ce que ceux-ci allaient lui proposer».
RÉUNION PUBLIQUE : 2 FOIS PLUS DE MONDE QUE CHEZ B. HORTEFEUX
Vendredi, Alain Juppé avait tenu une réunion publique à la CCISM. Près du double de personnes présentes à celle de Brice Hortefeux quatre jours plus tôt, y ont assisté, parmi lesquelles de nombreuses personnalités locales (Albert Fleming, Frantz Gumbs, Alain Richardson, commerçants, chefs d’entreprise, etc.) et la présidente du conseil territorial des jeunes. A noter que Daniel Gibbs était absent car en mission en Haïti.
Animée par Hervé Dorvil et Franck Viotty, membres locaux du comité Alain Juppé 2017, la réunion a été l’occasion pour le candidat aux primaires des Républicains mais qui veut rassembler au delà de son parti, de présenter ses grandes orientations sociales et économiques pour la France après avoir exposé sa volonté de «placer les outre-mer au cœur de son projet politique». Un discours bien rôdé puisque Saint-Martin était l’avant-dernière étape de ce tour aux Antilles-Guyane entamé une semaine plus tôt ; samedi après-midi il devait se rendre à Saint-Barthélemy. Il ira dans le Pacifique dans les semaines à venir.
