1 000 euros d’amende pour avoir traité un homme de « sale Haïtien »
Le 27 novembre 2016, H.M sort d’une soirée à la Baie orientale à bord de son SUV. Alors qu’il veut emprunter la voie principale pour sortir du parc, un agent de sécurité placé devant une chaîne l’en empêche. En effet, le règlement du syndicat des restaurateurs ne permet l’accès à cette voie qu’aux résidents entre minuit et trois heures afin de ne pas déranger le voisinage ; les autres automobilistes sont donc invités à sortir par le portail du Galion.
Bloqué devant la chaîne, H.M s’énerve. Pour lui, l’agent de sécurité, M.H, fait preuve de bêtise en l’empêchant de passer. Deux de ses passagères sont résidentes de la Baie orientale et il doit les déposer à 25 mètres de là mais cette mesure l’oblige à faire un détour de quatre kilomètres. Il s’en prend donc à M.H. et l’insulte. «Sale Haïtien, sale noir, tu es un âne, tu vas continuer à travailler toute ta vie pour 1200 euros par mois. Vas crever chez toi », lâche-t-il.
H.M était convoqué ce jeudi 18 mai devant le tribunal correctionnel de Saint-Martin pour injures publiques à caractère racial. «Tout le monde me connaît* et sait que j’ai un langage de charretier. J’étais en colère», se défend-il. « Je suis supporter de foot. Si je l’avais traité d’enc*** de Marseillais je serais devant vous aussi ? », interroge-t-il le tribunal.
Dans son réquisitoire, le vice-procureur Michael Ohayon lui répond un peu plus tard : « Non, vous n’auriez pas été poursuivi si vous l’aviez traité, pour reprendre vos termes, d'enc**** de Marseillais ou de co*** ». Et explique la différence entre des injures contraventionnelles et des injures à caractère raciste qui, elles, constituent un délit.
La victime, M.H, s’est constituée partie civile mais ne demande pas de dommages et intérêts. «Ce n’est pas l’argent qui m’intéresse. Je suis jeune, je peux travailler. C’est une question de respect», déclare M.H avant de demander que le prévenu lui présente ses excuses, dans «une phrase comprenant sujet-verbe-complément». Sinon, il demandera 3 000 euros de dommages et intérêts. Le prévenu s’excuse sans toutefois reconnaître le caractère raciste de ses propos. Ses excuses sont acceptées par la victime. Après en avoir délibéré, le tribunal condamne H.M à 1 000 euros d’amende.
* Il est directeur marketing côté hollandais et était cinquième sur une liste aux élections territoriales de mars dernier.
Commentaires
"* Il est directeur marketing
"* Il est directeur marketing côté hollandais et était cinquième sur une liste aux élections territoriales de mars dernier."
Maintenant tout le monde sait de qui il s'agit..