15.06.2017

Vice-rectorat à Saint-Martin : les élus veulent envoyer une motion à Paris

Il y a un an, Daniel Gibbs en sa qualité de député interpellait le gouvernement au sujet de la création d’un vice-rectorat à Saint-Martin. La ministre lui avait répondu que l’État allait privilégier la création d’une direction académique. Depuis, Daniel Gibbs n’a pas lâché la question. «J’ai longuement bataillé sur ce dossier», a-t-il rappelé ce matin en séance du conseil territorial. «C’est un sujet qui me tient à cœur et j’estime que la réponse de l’ancienne ministre de l’Education nationale ne peut satisfaire notre territoire», commente Daniel Gibbs qui «souhaite [ainsi] poursuivre le dialogue avec le nouveau gouvernement pour obtenir ce vice-rectorat dans les meilleurs délais».

C’est pourquoi une motion du conseil territorial relative à cette obtention a été rédigée en vue d’être adressée à Paris.

«Un élève sur deux connaît des difficultés de lecture. C’est une catastrophe. Il y a certes une direction académique mais les ressources restent insuffisantes», a rappelé Annick Petrus, troisième vice-présidente en charge des affaires scolaires.

«La tutelle du rectorat de Guadeloupe qui demeure depuis l’avènement de Saint-Martin en collectivité, pénalise très fortement le territoire où plus de 80 % des 10 000 élèves restent scolarisés en éducation prioritaire. Malgré les efforts constants et l’implication des acteurs locaux, le faible service de l’éducation de Saint-Martin montre ses limites au quotidien», est-il écrit dans la motion.

Lors du débat en séance plénière, Alain Richardson a demandé à ce que tous les courriers et actions menées en amont de la demande du député Daniel Gibbs soient aussi mentionnés dans la motion, et pas uniquement «la demande forte du premier député » des îles du nord en 2016.

Louis Mussigton s’est dit satisfait de cette motion mais aimerait que le vice-rectorat de Saint-Martin sollicité ne soit pas rattaché à l’hexagone.

Par ailleurs, la COM entend faire valoir sa demande en s’appuyant sur deux articles de la loi organique lui permettant «d’adopter dans les meilleurs délais un plan de développement de l’enseignement de la langue française tendant à prendre en compte les spécificités culturelles et linguistiques de Saint-Martin». Là aussi, Louis Mussington s’est dit « satisfait » car il était «à l’origine de l’inscription de ces deux articles dans la loi organique».

Enfin, le président Gibbs va demander à son homologue de Saint-Barthélemy de s’associer pour déposer la motion à Paris.

À l’unanimité, le principe de la motion a été voté par les 23 élus réunis en séance plénière ce matin. Toutefois, le document va être corrigé et sera présenté de nouveau lors du prochain conseil territorial le 29 juin pour être adopté.

Estelle Gasnet
1 commentaire

Commentaires

Je soutiens tout à fait ce projet, qui nous écarte encore un peu de la main mise de la Guadeloupe. Les Iles du Nord ne sont plus des communes du département Guadeloupe, mais des collectivités qui seront de plus en plus capables de s'autogérer. Si M. Mussington n'avait pas demandé l'Anglais en 1ere langue, Mme Belkacem aurait certainement accepté sa demande? juste du temps perdu ,patience, patience!!