« Personne n’a parlé de la mort de Pierrick »
L’affaire de Wendy a pris une énorme ampleur médiatique. Sa mort atroce n’a laissé personne insensible. Surtout pas les proches de Pierrick, cet homme qui aurait eu 29 ans la semaine prochaine, revenu vivre à Saint-Martin et décédé le 3 juillet, soit quelques jours avant Wendy. «Pourtant, personne n’en a parlé», dénonce l’une de ses proches. «Pourtant, il est mort dans des conditions atroces aussi ; il aussi été poignardé», précise-t-elle.
Pierrick avait vécu à Saint-Martin enfant puis était parti en métropole. En mai, il avait décidé de revenir vivre ici. Son corps sans vie a été retrouvé sur la plage des Grandes Cayes à Cul de Sac par un couple de promeneurs le dimanche 3 juillet. Une enquête de gendarmerie a aussitôt été ouverte et les moyens déployés par les autorités n’ont pas été limités. Ils sont ceux habituellement déployés pour un homicide à Saint-Martin. Un périmètre de sécurité avait été délimité sur la plage afin de permettre le travail des enquêteurs durant plusieurs heures. Ensuite les investigations se sont poursuivies pendant une semaine sur le terrain. L’enquête est toujours en cours. Mais l’affaire a été très peu médiatisée contrairement à celle de Wendy. Pour plusieurs raisons.
La principale est qu’un appel à témoins pour disparition inquiétante a été lancé par la gendarmerie via les médias. La population a été sollicitée par les autorités, et elle s’est rapidement impliquée. En masse. Des centaines de personnes ont partagé l’information. Ce qui a notamment contribué à donner une grande ampleur à cette affaire. "Il y a des affaires qui ont une portée plus grande que les autres pour diverses raisons", expliquent les autorités. "Comme celles de joggeuses tuées. En métropole, quand une jeune femme se fait tuer en courant, l'information est reprise par tout le monde et toute la population est émue".
Plusieurs affaires d'homicide avaient également suscité une grande émotion de la population à Saint-Martin, notamment celles d’Angélique en 2006, de Nejumbia Fleming en 2008, tuée avec son bébé de 21 mois, de l’épicière chinoise à Concordia en 2010, de Clemencia Julot en 2010, de Pascal de First Déco en 2010 ou d’Anan, le gérant du Sharwarma à Quartier d’Orléans en 2014. Sans oublier le drame du Fish Day en 2013.