Caillassage de gendarmes : Jeremy Watt a été relaxé
Avec ses frères Thierry et Carlic, Jeremy Watt était convoqué le 24 octobre devant le tribunal de proximité de Saint-Martin en comparution immédiate pour avoir jeté des pierres sur les gendarmes lors d’un contrôle routier le 11 octobre. Contrairement à ses deux frères, Jeremy avait demandé un délai pour préparer sa défense, ce qui lui avait été accordé de droit. Il avait été placé sous contrôle judicaire avec l’obligation de pointer tous les deux jours à la gendarmerie jusqu’au 18 novembre, date de renvoi de son procès.
Ce matin, Jeremy s’est donc présenté devant le tribunal accompagné de son avocate qui a soulevé avant l’instruction du dossier des conclusions de nullité : l’horaire auquel les infractions ont été commises n’étant pas indiqué dans la prévention, elle a demandé l’annulation de la citation de son client. L’incident a été joint au fond. Les conclusions seront rejetées, l’horaire (environ 16h30) apparaît bien dans les procès-verbaux. Par contre le tribunal a fait remarquer que l’année ne figurait pas dans la prévention, un détail «plus important que l’horaire» qui aurait pu être soulevé.
Tout comme Jeremy l’avait indiqué lors de sa garde à vue puis au tribunal le 24 octobre, il a affirmé qu’il n’était pas présent au moment des faits. Toutefois aujourd’hui il a modifié une partie de sa version.
Jusqu’alors, il a soutenu que le 11 octobre il était en partie hollandaise pour la réalisation de la fresque à Maho, mais ce matin il a rectifié en précisant qu’il avait passé la journée du 11 octobre au sein de l’association «à faire de l’administratif ». Il a eu une confusion dans les jours. «J’avais passé toute la semaine en partie hollandaise et quand les gendarmes m’ont demandé où j’étais le 11, j’ai dit que j’étais en partie hollandaise» instinctivement, confie-t-il. «L’artiste guadeloupéen qui réalise la fresque, l’atteste, ils étaient ensemble du 5 au 10 octobre. Puis mon client a raccompagné l’artiste à l’aéroport et, le dimanche, il est allé à l’association pour faire de l’administratif », explique le conseil.
Jeremy a produit au dossier des copies d’écran de l’ordinateur de l’association afin de prouver qu’il a bien travaillé ce jour-là. Il explique aussi qu’il a essayé de récupérer des images des huit caméras de surveillance installées dans le local de l’association, mais le délai de conservation était expiré.
Jeremy n’a cessé de le marteler : il n’était pas sur les lieux quand les gendarmes ont été la cible de jets de pierre. Il dit être conscient qu’un mauvais comportement de sa part nuirait à son association qui «œuvre pour les jeunes».
Pour le parquet, les contradictions du prévenu prouvent sa culpabilité. «Rien ne prouve non plus que c’était lui qui utilisait l’ordinateur dans le local de l’association, local qui est proche des lieux de l’agression. De plus, le listing fourni ne montre aucune activité entre 16h30 et 16h45, moment des faits», a commenté le procureur qui a requis douze mois de prison, une amende de 1 000 euros et une interdiction de porter une arme durant cinq ans.
Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé «au bénéfice du doute» Jeremy Watt des faits qui lui étaient reprochés.
Pour rappel, le tribunal avait notamment prononcé à l’encontre de Thierry et Carlic une peine supérieure de deux mois à celle demandée par le parquet, soit douze mois de prison. Thierry a fait appel du jugement.