PPRN : l'Etat veut rassurer la population et présente sa nouvelle méthode révision
Les services de l’Etat ont tiré les enseignements de la première procédure de révision du plan de prévention des risques naturels : ils ont fait preuve de davantage de pédagogie et se sont exprimés en français et en anglais. Si besoin l’interprète pouvait également traduire en espagnol et en créole. Ils ont expliqué le vocabulaire le plus important (aléas, enjeux, risque), précisé leur méthode de travail et le calendrier des travaux. Et surtout ils ont abordé la question de manière totalement différente : «au lieu de voir ce qui est interdit, nous devons voir ce qui est autorisé, comment on peut reconstruire si le risque est élevé», a déclaré Serge Gouteyron.
La base de ce nouveau travail est le rapport de la mission Lacroix qui avait été diligentée début 2020 par la ministre des Outre-mer après les événements de décembre 2019. A partir des sept recommandations formulées, les équipes de la Deal vont réviser le PPRN en fonction du nouvel aléa (Irma). Un nouveau zonage et un nouveau règlement vont être élaborés dans les semaines à venir pour être adoptés et appliqués à la mi août de cette année. A ce jour, «aucune ligne de ce nouveau document n’est écrite», la nouvelle responsable de la direction de l’environnement l’a répété. Et le préfet de marteler : lors des quatre premières réunions publiques dans les quartiers, les services de l’Etat présentent «les grands principes d’un document qui n’existe pas encore et qui sera élaboré dans le cadre de la consultation».
A la cité scolaire et comme ils le feront demain soir à Quartier d’Orléans et la semaine prochaine à Marigot et Sandy Ground, les services de l’Etat expliquent donc leurs intentions et non leurs décisions. «Le PPRN révisé ne sera pas un variant de 2019. Nous partons du PPRN de 2011», ont-ils simplement annoncé. Leur approche est «d’intégrer le risque cyclonique que l’ont peut anticiper».
Ils ont tout de même assuré que la reconstruction sera possible dans les zones où le risque est élevé «mais à la condition de réduire la vulnérabilité». «Il n’y aura pas d’expropriations , a également garanti le préfet. En revanche Serge Gouteyron a été catégorique sur l’interdiction de construire de nouvelles maisons dans les zones à risque. «Autoriser des personnes supplémentaires augmenterait le risque», convient-il. Mais reste à définir le périmètre des zones à fort et faible risque. Sur ce point, les services de la préfecture n’ont pas apporté de précisions. Interrogés sur les critères de définition du zonage, ils ont botté en touche. Aucune carte n’a été présentée pour l’instant.
La volonté de l’Etat est «d’autoriser la reconstruction en réduisant la vulnérabilité», et cette règle vaudra tant pour un particulier que pour un hôtel, a répété le préfet. Il a par ailleurs insisté sur la levée d’une contrainte de la version de 2019 : celle relative à la nécessaire régularisation des bâtiments si ceux-ci ont été construits sans permis. «Le PPRN est un document qui donne des règles qui tiennent compte du risque et non du caractère illégal de la construction», a rappelé Serge Gouteyron. «Si une maison a été construite de manière illégale, c’est un fait, c’est un constat. Elle pourra être reconstruite à la condition qu’elle soit plus sécurisée pour ses habitants. C’est faire preuve de bon sens. Nous devons prendre en compte votre histoire », a-t-il fait remarquer.
Environ 80 personnes ont assisté à la première réunion publique à la cité scolaire. Les débats ont eu lieu dans une ambiance sereine et apaisée. Toutefois, les citoyens – s’ils ont bien entendu le nouveau message de la préfecture – ne veulent pas crier victoire trop vite. «Nous attendons que tout soit écrit noir sur blanc, de voir écrit que nous aurons le droit de reconstruire», ont-ils lancé.
La prochaine réunion aura lieu jeudi à 18h au collège de Quartier d’Orléans.