21.05.2021

PPRN : le public resté sur sa faim jeudi à Grand Case

Les services de la préfecture accompagnés du président de la COM ont entamé jeudi soir le second cycle de la concertation avec la population dans le cadre de la révision du plan de prévention des risques naturels (PPRN). Quatre réunions publiques sont programmées dans les quartiers, la première ayant eu lieu hier à Grand Case en présence de moins de cinquante personnes. Lors du premier cycle c’est aussi à Grand Case qu’il y avait eu le moins de monde.

«Nous allons vous présenter concrètement les effets du rapport Lacroix sur le futur règlement, règlement qui n’est pas encore rédigé», a déclaré en préambule le préfet Serge Gouteyron. Et de prévenir qu’il allait certainement causer une certaine déception et frustration chez certains. Ce qui a été le cas.

En effet, le public s’attendait à découvrir des nouvelles mesures du règlement et surtout le nouveau zonage. Au cours du premier cycle de concertation, le préfet avait insisté sur le fait qu’il ne voulait pas présenter de cartes et qu’il le ferait lors du second cycle. Ce que le public avait compris. Mais jeudi, les services de la préfecture n’ont présenté que très peu d’éléments nouveaux et qu’une seule carte illustrant les aléas (risques faibles à très forts de submersion marine) qui ne fixe pas les nouvelles zones.

«Si vous ne présentez pas d’éléments nouveaux, pourquoi vous organisez encore des réunions», a commenté un habitant. «Si vous n’apportez pas d’éléments nouveaux, nous boycotterons ces réunions », a-t-il ajouté en tant que membre du comité Soualiga United. «Vous faites perdre le temps à la population … Vous voulez juste faire passer la pilule en douceur», a déclaré un autre riverain. «Vous jouez avec nos émotions», estime une autre Saint-Martinoise. «Il ne faut pas jouer avec les mots… Vous parlez d’impatience, mais cela fait quatre ans que nous attendons», a commenté une autre. Les observations du public ont toutes été dans le même sens.

«Je comprends votre impatience. Il vaut mieux créer de l’impatience que des inquiétudes et de la colère», conçoit le préfet qui veut éviter de recréer le contexte qui avait engendré les événements de décembre 2019. «Ce temps de la concertation est précieux… Comme vous pouvez le constater, je vous dis la vérité et on revoit tout le règlement… Pour l’instant il n’y a pas encore de règlement… ». Autant d’arguments que Serge Gouteyron a distillés et répétés tout au long de de la réunion. Il a indiqué que des réunions devaient encore se tenir avec les architectes et les socioprofessionnels début juin, dont les discussions permettront d’orienter la rédaction du règlement. «Nous allons aussi tenir compte des remarques des particuliers que la Deal va recevoir tous les mercredis matin du mois de juin lors d’entretiens individuels», a-t-il ajouté.

«Alors avancez sur la rédaction des documents et revenez ensuite vers la population pour présenter les travaux», a conseillé un habitant. Une autre habitante craint que le préfet ne présente la carte du zonage juste avant le démarrage de l’enquête publique et qu’ainsi la population «se retrouve devant le fait accompli» sans avoir la possibilité de réagir.

Serge Gouteyron assure que ce ne sera pas le cas car le règlement et la carte auront été élaborés en considérant l’ensemble des remarques. Il a aussi confié que s’il était nécessaire de prolonger l’enquête publique (prévue de durer quinze jours début juillet) il le fera. Au sujet de l’enquête publique, il a aussi retenu l’idée d’une Saint-Martinoise d’organiser des permanences dans les quartiers.

Le préfet a la volonté de consulter au maximum les habitants mais souhaite aussi que cette révision du PPRN soit appliquée rapidement afin de débloquer des projets et permettre le développement du territoire. «Je veux qu’en 2022 il y ait des grues partout ! », a-t-il lâché en conclusion de la réunion.

La prochaine réunion est prévue mardi à 18h au collège de Quartier d’Orléans.

Estelle Gasnet