09.07.2021

Annick Petrus VS TeamGibbs : un partout

A moins d'un an des élections territoriales, la sénatrice et la TeamGibbs s'affrontent par communiqués de presse interposés.

« Notre territoire passe par des moments difficiles. Notre administration est décapitée et malmenée ce qui réduit énormément nos capacités de fonctionnement et entrave la qualité du service dû à nos administrés. » dénonçait Annick Petrus dans un communiqué de presse le 6 juillet dernier. Elle ajoutait que « malgré[ses] alertes dès l’apparition des premiers signes, [elle n’avait pas] été entendue ». « La réforme de notre administration aussi nécessaire soit-elle ne peut se faire à coup de maladresses, de mensonge, de méchanceté, d’humiliation, de mépris, de stigmatisation, d’irrespect, d’absences répétées, de clientélisme, de favoritisme et de dilapidation de l’argent public. » considère-t-elle.

Et d’annoncer apporter « son soutien à ceux qui dénoncent cette situation car quand l’injustice se fait loi, la résistance devient une nécessité ». La sénatrice se dit « inquiète » car, selon elle, « la décapitation de la DAF, par exemple, entraîne une fois de plus la paralysie des marchés publics et donc l’arrêt de la commande publique. Des milliers d’heures d’emploi se retrouvent en attente ». Elle en appelle donc « à la responsabilité de ceux et celles qui sont responsables de ce chaos, afin que l’administration retrouve une certaine forme de sérénité perdue depuis deux ans et nécessaire à la poursuite de sa mission ».

Riposte de la Team Gibbs

Suite à cette attaque de la sénatrice, la majorité TeamGibbs s’est réunie mercredi 7 juillet et a riposté dans une lettre ouverte avec une citation d’Henri Fayol en incipit qui donne le ton : « Diviser les forces ennemies est bien, mais diviser ses propres forces est une lourde faute. ».
«Madame Pétrus, Sénatrice choisie par la Team Gibbs, ancienne vice-Présidente et actuelle conseillère territoriale de la majorité, semble découvrir que, depuis de trop nombreuses années, notre administration est effectivement souffrante, ce qui réduit ses capacités d’action et entrave parfois le service à nos administrés. » entament alors les signataires de cette lettre ouverte*.
Et déroulent : « s’il est un fait, aujourd’hui, que le travail de fond que nous ne sommes parvenus à engager qu’à partir de la fin 2019, à travers l’action de notre DGS et ses équipes, vise à améliorer un fonctionnement parfois défectueux et souvent perfectible, nous nous interrogeons, à ce stade, sur les objectifs réels de la parution de ce communiqué, avec l’entête du Sénat qui plus est. En effet, Madame Pétrus, en sa qualité de 3ème vice-présidente en charge des Affaires sociales, de l’Education et de la Formation professionnelle, de 2017 à fin 2020 ne découvre pas les dysfonctionnements et les difficultés de cette administration ; alors même qu’elle a pleinement participé à l’action que nous menons pour y remédier depuis 4 ans. ».

La TeamGibbs poursuit rappelle ensuite qu’« en sa qualité de 3ème vice-présidente, Madame Petrus avait à charge d’animer des équipes, dans une période complexe, jalonnée de crises à répétition (post ouragan Irma, crise sociale PPRN, crise sanitaire COVID…). Comme d’autres élus, elle a rencontré des difficultés dans sa mission. » Et dénoncent, non sans ironie : « elle a, elle-même, commis nombre de maladresses dans sa gestion relationnelle et malmené certains employés qui l’ont maintes fois signalé. La mémoire est parfois sélective, même si nous concevons qu’il existe toujours un chemin pour la remise en question… » .
« Doit-on rappeler à Madame Pétrus, qui siège au sein de notre assemblée, que Direction financière (DAF) et Commande Publique sont deux directions distinctes ? Les difficultés d’exécution de la commande publique ne sont donc pas en lien direct, ni hiérarchique avec la DAF. Les problèmes rencontrés à la commande publique se situent à un autre niveau.
Nous suivons avec une grande attention les blocages subis au niveau de la commande publique et nous procédons inlassablement aux ajustements qu’il convient de mettre en œuvre pour s’améliorer. Madame Pétrus n’est pas sans ignorer que nous avons actuellement plus de 40 millions d’euros de mandats bloqués par certains services déconcentrés de l’État. Cette situation, inédite en France, asphyxie littéralement notre économie, compromet la relance post-COVID et menace notre cohésion sociale. La direction générale des services se bat, quotidiennement, pour que des solutions constructives soient trouvées avec les services des finances publiques de l’État, afin d’avancer au plus vite. Les responsables « du chaos », comme évoqué dans ce communiqué, ne sont plus aux affaires de cette Collectivité. Nous avons hérité d’une situation et notre rôle, en tant qu’élus, est d’œuvrer collectivement pour sortir de cette crise administrative. » conclut la majorité.

 

* les signataires de la lettre ouverte : Daniel Gibbs, Valerie Damaseau, Yawo Nyuiadzi, Sofia Carti-Codrington, Marie-Dominique Ramphort, Ambroise Lake, Yolande Sylvestre, Jean-Sebastien Hamlet, Annette-Claire Manuel-Philips, Alex Pierre, Jean-Raymond Benjamin, Maud Ascent-Gibs, Raj Charbe, Mireille Meus, Dominique Riboud, Pascale Alix-Laborde.

Fanny Fontan