Emploi, Sandy Ground, Quartier d'Orléans : le préfet annonce aux élus les actions qu'il a décidé de mettre en place
Le préfet avait convié lundi à 16 heures les 23 élus du conseil territorial ainsi que la députée à une réunion pour évoquer la situation sociale du territoire. Sont venus Daniel Gibbs, Yawo Nyuiadzi, Sofia Carti, Steven Patrick, Annick Petrus, Maud Ascent-Gibbs, Raj Charbhe, Alex Pierre, Yolande Sylvestre, Pascale Laborde et Roméo Pipier (arrivé tardivement) pour les élus représentant la majorité du conseil territorial, ainsi que Louis Mussington, Jules Charville et Bernadette Davis pour les élus de l’opposition. A noter qu’Annick Petrus était en visioconférence du Sénat à Paris et Steven Patrick également car il était bloqué à Quartier d’Orléans.
Estimant que «le contexte n’est pas à la hauteur des enjeux du territoire» et que «certaines personnes qui n’ont la légitimité que de la rue s’arrogent de pouvoirs qu’elles n’ont pas », le préfet a souhaité convoquer les élus pour en discuter. «Force doit rester à la démocratie, sa représentation, à l’état de droit», a-t-il rappelé avant de lire un message d’un usager des réseaux sociaux qui le sollicite à intervenir.
«Monsieur le préfet, la récréation est finie, il est temps de faire le nettoyage au sens large du terme. Oyster Pond est séquestrée depuis cinq jours sans école. Nous étions là pour Irma, nous avons été réduits au temps des Cromagnons, puis des gilets jaunes, des émeutes, des grèves, du covid et ses conséquence, ça suffit. Il est temps pour vous de prendre vos responsabilités et de dégager cette situation, cela va mal finir (…) ». Aux élus, Serge Gouteyron a confié que, s’il ne pouvait se satisfaire de l’emploi de certains mots, «le ça suffit [lui] convient». Et d’être convaincu qu’une «immense majorité» de la population est d’accord pour dire «ça suffit».
Le préfet a en outre rappelé aux élus qu’il avait reçu plusieurs fois le collectif ou «ceux qui demandent qu’il les reçoive, sans la légitimité du vote» en précisant «avec la correction qui sied alors que certains n’enlevaient même pas leur casquette devant le représentant de l’Etat, ni même leur bonnet». Aux élus qui ont pensé que Serge Gouteyron avait manqué de respect aux membres du collectif, il leur a retourné la remarque : «où est le mépris ? où est le manque de considération ? ».
Ensuite, le préfet a partagé les récentes mesures qu’il avait prises pour améliorer la situation. Il a ainsi décidé de renforcer le groupe de travail à Quartier d’Orléans avec les représentants du quartier sur la politique de la ville. «Il faut améliorer, renforcer la présence de l’Etat et des services publics à Quartier d’Orléans», a-t-il reconnu. Il a ainsi annoncé le retour prochain de la gendarmerie à Quartier d’Orléans.
Il a aussi annoncé la création d’un groupe de travail sur Sandy Ground avec les élus, les représentants de quartier «et toutes les bonnes volontés» «pour travailler sur la feuille de route de l’Etat» sur la politique de la ville.
De plus, Serge Gouteyron a confié «avoir poussé une gueulante» lundi matin lors d’une réunion avec les services publics de l’emploi car «il n’était pas satisfait de la manière dont ils travaillaient dans le domaine de l’emploi». Il a annoncé avoir demandé à avoir chaque mois un point complet de la situation du marché de l’emploi et des actions au bénéfice des jeunes de Quartier d’Orléans et de Sandy Ground. Il a répété «son engagement» aux élus «de rendre compte de l’action de l’Etat, chiffres à l’appui». Il s'est aussi engagé à gérer les situations des personnes de manière individuelle, qui ont entamé une démarche pour trouver un emploi et qui n'ont pas reçu de réponse de la part des services de l'Etat, et leur a ainsi demandé de lui écrire.
Enfin en réponse à ceux qui ont commenté que le préfet n’aimait pas cette île, celui-ci l’a nié. «Je maintiens : j’aime cette île.»