09.11.2021

Dès son retour sur l'île, Annick Petrus ira sur les barrages pour comprendre ce qui se passe

Annick Petrus, conseillère territoriale et sénatrice de Saint-Martin, a participé à la réunion avec ses collègues élus initiée par le préfet lundi après-midi. Elle s’est exprimée «avant de retourner dans l’hémicycle» en visioconférence depuis son bureau à Paris.

Annick Petrus qui estime que les blocages «ne peuvent plus continuer, ne sont pas supportables», a tout d’abord souhaité poser quelques questions «pour être sûre de bien comprendre» ce qui se passe en ce moment en partie française étant donné qu’elle n’est pas sur le territoire. Aussi a-t-elle demandé au préfet si ses services et ceux de la collectivité «avaient fait la démarche d’aller voir ceux qui sont sur les barrages» et «si oui, quelles étaient les revendications».

Elle a aussi demandé au préfet s’il «pensait que ce qui se passe aujourd’hui est lié à l’avenir du territoire» et de préciser sa pensée lorsqu’il a dit «il est temps de se remettre au travail» et «les personnes à l’envers doivent se remettre à l’endroit ». Le préfet lui a répondu qu’il visait «les personnes qui étaient sur les barrages» et non pas «les braves gens qui travaillent et qui se lèvent tôt le matin». Il a encouragé les jeunes qui étaient sur les barrages d’aller dès aujourd’hui s’inscrire à Pôle Emploi pour obtenir une formation professionnelle en vue de trouver un emploi.

«Qu’elles que soient les personnes qui sont sur les barrages, qui ont des revendications justifiées ou pas», Annick Petrus «reste persuadée que c’est de la discussion que jaillira la lumière, qu’on trouvera des solutions». Elle pense qu’il faut reprendre le dialogue et pour cela «comprendre exactement quelles sont les revendications ». Mais de nuancer «que pour certaines revendications il faudra faire comprendre que c’est la loi et qu’on ne pourra pas y déroger».

De par son expérience sur le terrain, la sénatrice convient que «lorsque les jeunes commencent à avoir ce genre de comportement, c’est qu’il y a une espèce de frustration, de ras le bol, de désespoir qu’il nous faut aussi entendre».

Enfin, elle a fait remarquer au préfet ses "écarts de langage" et qu'il «a supporté des choses qu’elle n’aurait pas supportées» et s’est engagée à aller sur les barrages dès son retour sur l’île aujourd’hui «pour comprendre ce qui se passe», pour voir qui sont les personnes sur les barrages. «Et si ce n’est pas les gens du collectif mais des jeunes, il faut comprendre ce qu’ils veulent, voir ce qui est possible et ce qui ne l’est pas», a-t-elle martelé. «Je reste persuadée que les gens comprennent quand on leur parle», admet-elle en précisant qu'il "y a bien des choses qui se font sur le territoire". "Il faut mettre tout ce qu'il faut pour avoir un dialogue qui ait du sens pour qu'on ne nous reproche pas demain de ne pas avoir tenu compte de ce malaise de ces jeunes", a-t-elle conclu.

Estelle Gasnet