Quatrième fermeture administrative pour un bar à Sandy Ground
Un bar situé à l’entrée de Sandy Ground a fait l’objet la semaine dernière d’une fermeture administrative temporaire. Les services de l’Etat ont interdit au gérant d’ouvrir son établissement pendant six mois car il avait causé des troubles à l’ordre public.
Le dimanche 28 août dernier en début de soirée, les gendarmes constatent une «manifestation non déclarée aux abords de l’établissement» qui a déjà fait l’objet de nombreuses plaintes des riverains pour tapage. Une centaine de personnes est amassée et une soixantaine de deux roues garés. Une tente est aussi installée à l’extérieur devant le bar. Quelques jours plus tôt, les pilotes de scooter et motos avaient été invités à cette adresse à «un show», le «Bike Life Sunday » qui devait rassembler les meilleurs pilotes selon les affiches diffusées sur les réseaux sociaux.
Les «bikers » sont au rendez-vous. «Ils vont et viennent au départ de l’établissement», ont observé les gendarmes. Les deux roues slaloment «à vive allure » entre les voitures. Les pilotes «effectuent des acrobaties sans aucun regard pour la sécurité des autres usagers de la route et les passants alors même que la visibilité est très mauvaise et que la majorité des deux roues n’a pas d’éclairage », ont noté les gendarmes. Ces derniers, au vu du «danger représenté par la situation », ont bloqué la circulation et mis en place une déviation pour les personnes en provenance de Marigot souhaitant se rendre à Sandy Ground et à la Baie Nettle «en les orientant vers la partie hollandaise pour contourner les nuisances routières ».
Pour les services de l’Etat, le gérant du bar est responsable des nombreux délits commis sur la voie publique et de la mise en danger des personnes en ayant organisé cet événement. Au préfet avec lequel il s’est entretenu quelques jours plus tard, il a expliqué qu’il avait «tenté de modifier l’événement en un spectacle de véhicule tuning puis d’un simple barbecue». Il a admis avoir été «dépassé par les agissements» du public, précisément par les conducteurs des motos et scooters. Mettre des conducteurs sans casque circulant sur la roue arrière d’un deux roues, laissait pourtant «peu de doutes quant au public attendu et au déroulé des événements », a considéré le préfet qui a ainsi pris la décision de fermer l’établissement pendant six mois.
Il s’agit de la quatrième fermeture administrative visant ce bar. En 2018, il avait été fermé pendant trois mois pour non respect de la législation relative aux licences de débits de boissons et travail dissimulé, fin 2020 et fin 2021 pour non respect des règles sanitaires, fermeture tardive et tapage. Les deux derniers arrêtés préfectoraux avaient valu pour une période d’un mois.
Le gérant avait saisi le juge des référés à la suite de la première décision de la préfecture mais sa demande avait été rejetée. La vente d’alcool sans licence IV et le travail dissimulé en 2018 avaient conduit le gérant devant le tribunal de Saint-Martin, il avait été condamné à une amende de 3 000 euros dont la moitié assortie du sursis et à une interdiction d’exploiter une licence IV durant deux ans.