22.05.2024

UNSA, UTC UGTG, UNI.T 978 « s’unissent » pour défendre leurs causes

Les organisations syndicales de Saint-Martin UNSA Territoriaux, UTC UGTG (union des travailleurs des Collectivités, union générale des travailleurs de Guadeloupe) et UNI.T 978 s’unissent pour défendre leurs causes « dans l’intérêt de tous les Saint-Martinois ». 

Selon les syndicats, «la Collectivité essaie de diviser pour mieux régner», une méthode pas «intelligente» selon eux. De ce fait, les trois organisations syndicales ont décidé de s’unir face à la situation complexe qui les a menées à réaliser que se battre l’un contre l’autre ne fera pas avancer les dossiers.  «Dorénavant nous allons travailler ensemble», soutiennent-ils. 

D’où l’initiative d’organiser mardi en fin d'après-midi une assemblée générale à la CCISM où une centaine de personnes était présente afin d’écouter les informations données par les syndicats et d’échanger sur leurs revendications. « Votre présence nombreuse ce soir laisse présager de votre préoccupation sur la conjoncture de notre collectivité », débutent-les représentants des syndicats. « Si nous sommes présents ce soir, c’est pour avoir de meilleures conditions de travail », complètent-ils. 

En début d’assemblée, les syndicats ont fait un point de situation sur l’école Ghislaine Rogers. Hier matin, les parents d’élèves de l’école maternelle ont trouvé l’établissement toujours fermé. « Ils sont venus, car il leur avait été promis que l’école allait rouvrir. Mais, les organisations syndicales n’ont pas été contactées pour négocier la réouverture », indiquent les syndicats. « On mène tout le monde en bateau », affirment-ils. « Si la préfecture a été représentée par son cabinet, de même que la gendarmerie, la Collectivité, quant à elle, n’a pas été représentée. Aucune personne n’était présente », insistent-ils. 

Le 1er mai, journée des travailleurs, a donné lieu à un échange avec les syndicats du territoire (une dizaine) sur les différentes problématiques rencontrées au sein de la COM. Dès le lendemain, ils sont entrés en « débrayage » pour des « raisons simples », « affronter la Collectivité de Saint-Martin sur le terrain et ensemble ». 

Depuis novembre dernier, les syndicats disent déposer des demandes auprès de la COM, en suivant la procédure, pourtant face à eux, ils n’ont « pas de réponse », regrettent-ils. « Nos courriers sont datés, tamponnés, le suivi a été fait, sauf que la direction ne nous dit rien », réitèrent-ils. « À un moment donné, quand la procédure normale ne fonctionne plus, il faut se servir d’outils qui sont à notre disposition en tant qu’organisation syndicale. Autrement dit, faire des blocages dans les services concernés dans un premier temps et après, s’il le faut, faire suivre au tribunal », expliquent-ils. 

Après ce « débrayage » du 2 mai, les syndicats se sont fait entendre et ont pu apercevoir quelques résultats, puisque dans l’après-midi de cette même journée, ils ont reçu les documents qu’ils demandaient depuis novembre, « comme quoi ça sert à quelque chose », lâchent-ils. 

Plusieurs doléances et interrogations sont sur la table, parmi elles le paiement de la prime exceptionnelle du pouvoir d’achat, les révisions des carrières, le processus de la reconstitution des carrières des agents, ou encore le respect de l’exercice du droit syndical, l'absence de local. « Aujourd’hui nous n’avons aucun local, on squatte, on quémande pour que les représentations des syndicats puissent recevoir le public dans de bonnes conditions. Un espace qui permettra d’être reconnu également », lancent-ils. 

Selon eux, ils ne sont davantage des partenaires sociaux. Cependant, ils pensent que la COM «a du mal avec le terme partenaire », puisqu’ils sont confrontés « très souvent à une problématique ». « Autour de cette table, nous ne sommes plus des employés de la COM, nous sommes aujourd’hui des O.S. Dans le cadre de nos fonctions, quand nous nous déplaçons pour représenter la Collectivité, on ne nous voit pas comme telle, mais comme délégué syndical », constatent-ils. En outre, « nous sommes la bête noire de la COM et nous nous battons contre ça. Lorsque on nous empêche de nous exprimer, c’est vous qu’on empêche. Nous sommes vos représentants et nous menons ce combat pour vous », assurent-ils.  

L’organisation des services de la COM a également été évoquée, notamment le service technique de la COM, une situation « inadmissible » pour les syndicats. « Ils n’ont pas de bâtiments, ils sont assis dehors au soleil, ils ont une cabane qui leur sert de point d’appui. Ce n’est pas normal qu’un agent de la Collectivité travaille dans de telles conditions », estiment-ils. « Ils n’ont pas perçu leurs équipements de protection individuelle (EPI) depuis un certain temps et se retrouvent donc sur des chantiers où la sécurité est mise en jeu », alertent-ils.

Concernant les autres sujets, celui de la police territoriale et sa nouvelle organisation a été abordé, de même que la situation des écoles et des lycées (entretiens professionnels, grève, condition de travail) les modalités de recrutement, d’intégration des agents et le renouvellement des contrats, le recrutement des directeurs généraux adjoints de la COM, etc.

Par ailleurs, la nouvelle école de management portée par la COM laisse les syndicats « perplexes sur son fonctionnement ». « Nous avons une école qui fonctionne aujourd’hui, par contre nous ne savons rien, ni qui la gère et qui va valider le diplôme ? etc. ». 

Ce matin, les trois organisations syndicales s’entretiennent avec Louis Mussington, président de la Collectivité ainsi que son équipe sur ces différents sujets notamment. Pour l’heure, l’une des premières priorités pour les syndicats est la carrière des agents de la COM. 

Siya TOURE