Législatives : Philippe Philidor, "l'histoire de mon engagement politique est celle d’un homme investi pour défendre la cause des territoires d'outre-mer"
Philippe Philidor, avocat fiscaliste et conseiller territorial né il y a trente-trois ans à Saint-Martin, est l'un des huit candidats aux législations légistatives dont le premier tour a lieu samedi à Saint-Martin. Il a été attaché parlementaire du sénateur Guillaume Arnell. Depuis 2022, il est collaborateur parlementaire du rapporteur spécial du budget des outre-mer et du président de la délégation des outre-mer à l’Assemblée nationale. Son suppléant est Daniel Gibbs.
Pourquoi avez-vous décidé de vous présenter à ces élections ?
En ces temps marqués par des bouleversements géopolitiques et économiques, il est crucial de répondre aux difficultés croissantes de nos concitoyens qui peinent à satisfaire leurs besoins les plus élémentaires : accès aux produits de première nécessité, logement, paiement des factures d’électricité et d’eau. Mon binôme a à cœur de porter leurs voix auprès du gouvernement et de proposer des solutions concrètes pour améliorer durablement leurs conditions de vie.
Par ailleurs, nos collectivités d’outre-mer font face à des défis sécuritaires, économiques, sociaux, énergétiques et environnementaux pressants. Il est également indispensable de les aborder de manière urgente et durable
Forts de nos expériences respectives au Parlement, mon binôme et moi-même nous sommes convaincus de posséder les compétences et les atouts nécessaires pour être opérationnels dès le premier jour de la législature.
Selon vous, quels sont les dossiers importants à défendre ? Lesquels seront votre priorité ?
Il est essentiel d’être honnête envers la population : sauf rares exceptions comme les niches parlementaires, les députés n’ont que peu de contrôle sur le calendrier législatif. Ainsi, nous ne pouvons pas toujours choisir l’ordre des sujets à discuter.
Nous considérons que nos priorités seront de nous engager immédiatement sur le soutien aux économies locales. Car en période de crise, il est vital de revitaliser notre tissu économique pour créer des emplois et assurer une prospérité durable. Nous proposerons à cet effet des mesures concrètes, telles que des aides ciblées aux petites et moyennes entreprises, des programmes de formation pour les jeunes.
Un second sujet de la plus haute importance est la réduction de la cherté de la vie. Nous plaiderons donc pour des politiques publiques visant à réguler les prix, à subventionner certains produits essentiels et à améliorer les infrastructures de distribution.
Pour atteindre ces objectifs, nous croyons fermement en l’importance d’un travail collaboratif avec les acteurs institutionnels locaux, la société civile et les socioprofessionnels. Car ce n’est qu’ensemble, que nous pourrons défendre efficacement les intérêts de nos populations auprès du gouvernement.
Vous vous présentez sans étiquette, pourquoi ce choix ?
L’histoire de mon engagement politique est celle d’un homme investi pour défendre la cause des territoires d'outre-mer, et singulièrement celle des COM de Saint-Barthélemy et Saint-Martin.
Pour ce faire, je n’ai jamais été encarté ou adhéré à un parti politique. La raison ? J’ai toujours considéré que les souffrances de nos populations, les difficultés auxquelles sont confrontés nos territoires ne connaissent pas d’étiquettes politiques. Cela étant dit, il n’est de secret pour personne que mon binôme est de sensibilité de droite.
Par ailleurs, j’ai conscience que le choix de me présenter sans étiquette amène à certaines interrogations légitimes dont celle du rattachement au groupe politique à l’Assemblée nationale.
À cette question, je répondrai en toute transparence les éléments suivants : à ce stade des élections, la configuration politique peut évoluer significativement, rendant prématuré de spécifier un groupe particulier. Cependant, je demeure pleinement convaincu que ce n’est qu’en travaillant avec toutes celles et ceux qui partageront une vision de développement durable et équilibré, respectueux des spécificités locales, que nous pourrons faire avancer la cause ultramarine.
Je demeure donc attentif aux valeurs de liberté et au plaidoyer en faveur des territoires ultramarins que le groupe Liberté, Indépendants, Outre-mer et Territoires, avec sa diversité et son engagement sur les enjeux territoriaux, semble porter.
Cependant, ma décision finale dépendra d'une évaluation approfondie et consultative, en concertation avec les acteurs locaux et les représentants de la société civile.
Daniel Gibbs, vous êtes le suppléant de Philippe Philidor. Pourquoi avez-vous choisi de ne pas vous présenter ?
Une décision s’est imposée à moi : mon parti politique, l’Union pour la démocratie doit-il saisir l’opportunité de réparer le mal fait en deux ans et présenter un candidat ? Si oui, dois-je être cette personne?
Après mûre réflexion et des échanges avec mes colistiers et sympatisants, j’ai pris une décision : offrir d’une part cette opportunité à un jeune saint-martinois qui m’a prouvé, au long de ces deux dernières années, sa compétence et son dévouement pour son île, en la personne de Philippe Philidor. D’autre part, poursuivre avec mon groupe d’opposition, le travail très complexe de défense des intérêts des habitants de Saint-Martin, aux conseils exécutif et territorial de Saint-Martin pour limiter le chaos dans lequel nous dirigent le président et la majorité en place à la Collectivité de Saint-Martin. C’est donc l’évidence qui s’est imposée à moi.
Soucieux d’apporter un accompagnement véritable à notre candidat, j’ai aussi accepté de le seconder à la suppléance, promettant par la même occasion aux habitants de Saint-Barthélemy et de Saint-Martin, de demeurer un relais fiable et constant, et de leur apporter toute l’expertise et l’écoute que j’ai veillé à prodiguer depuis que je me suis engagé en politique.