A. Petrus interpelle la ministre de la Santé au sujet de la situation de l'hôpital
La sénatrice de Saint-Martin est encore intervenue cette semaine lors de la séance de questions au gouvernement. Mardi, Annick Petrus a, cette fois-ci, souhaité attirer l’attention de la ministre de la Santé sur «la situation préoccupante» du centre hospitalier Louis-Constant Fleming et sur la nécessité de déclencher un «contrôle de l’inspection générale des affaires sociales».
«Cet établissement est actuellement plongé dans une instabilité dangereuse, [il est] dirigé par un second directeur par interim. La continuité de sa gestion est compromise», a-t-elle justifié.
Annick Petrus a en outre listé un certain nombre «d’éléments qui induisent des dysfonctionnements dans la prise en charge des patients : absence de certification, d’instances stratégiques, manque de projet d’établissement, nombre de départs de médecin, taux d’absentéisme, turnover des dirigeants, indicateurs de régression sanitaire menant au sous-développement médico-social, une offre de soins gravement réduite, certains comportements qui interrogent l’étique ».
Pour la sénatrice de Saint-Martin, «c’est la population qui en paie le prix fort car la situation sanitaire ne cesse de se dégrader malgré toutes les alertes et manifestations depuis 2023». Elle a ainsi demandé à la ministre de la Santé de déclencher une mission de l’inspection générale des affaires sociales, déjà sollicitée «depuis un certain temps» par elle-même les partenaires sociaux et la collectivité.
La ministre n’a ni confirmé, ni infirmé un tel contrôle. Charlotte Parmentier-Lecoq a rappelé que l’Etat avait engagé «12 millions d’euros pour augmenter sa résilience». Elle a aussi confirmé que «le plateau technique va faire l’objet d’une restructuration afin d’améliorer le traitement des urgences et des soins critiques ». Le service de psychiatrie va également être mis en conformité (970 000 euros fléchés).
En revanche, la ministre ne partage pas le constat de la sénatrice quant à la situation de l’équipe dirigeante. «Il apparait qu’en dépit du turnover des équipes dirigeantes, l’offre de soins n’a pas été affectée. (...) Les effectifs restent constants depuis plusieurs années», a-t-elle répondu tout en admettant que «la stabilisation des équipes [restait] un enjeu majeur». «Mais nous savons pouvoir compter sur les professionnels pour trouver des solutions pérennes», a-t-elle souligné.
Concernant la non certification de l’établissement, le dossier est en cours d’analyse pour pouvoir l’obtenir, a indiqué la ministre. Et de préciser que «le taux de satisfaction est aujourd’hui de 76,8 %».
A Charlotte Parmentier-Lecoq, Annick Petrus a affirmé que ses «engagements peuvent marquer un tournant décisif pour sortir Saint-Martin de cette crise sanitaire».