Six élèves du lycée professionnel jugés par des chefs de renom lors du festival de la gastronomie
Il est 10 heures, ce lundi 18 novembre, lorsque que les premiers chefs rentrent dans les cuisines en effervescence du lycée professionnel Daniella Jeffry. Habillés de leurs vestes blanches, ceux-ci viennent saluer les six élèves de la section Hôtellerie-Restauration de l’établissement qui cuisinent pour eux aujourd’hui. Couteaux aiguisés, eau frémissante et poêle huilée : pas de doute la compétition est déjà bien engagée. Mais pour eux, pas question de se laisser déconcentrer, les premières assiettes sortent dans moins de 45 minutes. Depuis le mois de septembre, les élèves travaillent assidûment pour que cette journée, organisée dans le cadre de la quatrième édition du festival de la gastronomie, soit un succès. À la clef, un stage en France métropolitaine avec un des 14 chefs présents lors de cette dégustation.
Inspiré de la célèbre émission Top Chef qui met en concurrence plusieurs cuisiniers sur des épreuves à thème, le principe de cette matinée est simple. Les six élèves, préalablement sélectionnés par les professeurs, imaginent en amont un plat incluant l’élément phare de cette année : la guavaberry. Après validation, ils travaillent avec leurs professeurs, les techniques nécessaires à sa bonne réalisation. Le jour J, ils disposent tous de 2h45 pour réaliser 7 assiettes avant qu’elles ne soient servies, par d’autres élèves, aux chefs présents, assis en binôme. Parmi ceux-ci, le parrain Stéphane Buron, deux étoiles Michelin et meilleur ouvrier de France, Nabil Zemmouri, spécialiste de l’anti-gaspi connu sous le nom de chef_n_zem sur Instagram ou encore Shane Huggins, Saint-Martinois désormais chef exécutif au Bamboo House. Cotés cuisines, Laurent Huguet, chef étoilé, a quant à lui pour rôle de noter la technique. Après dégustation, ils évaluent, via une application, le plat sur différents aspects tel que le goût, l’odorat, le visuel. Ainsi cette matinée-là, les chefs ont pu déguster, entre autres, des lasagnettes de thon au guavaberry et chutney de christophine, un croustillant créole « terre et mer » au guavaberry ainsi qu’un magret de canard en croute guava-coco, mousseline de giraumon au gingembre et tatin d’oignon guavaberry.
« Croire en ses rêves », « découvrir le monde » et « être fier de sa culture » sont les éléments marquants qui ressortent de tous les discours d’encouragements des cuisiniers expérimentés de cette journée. « Depuis la première édition, il est très important pour nous de mettre en avant nos jeunes » déclare Aïda Weinum, directrice de l’office de tourisme de Saint-Martin. « Nous voulons les pousser à ne pas s’arrêter à la terminale en poursuivant leurs études. La transmission est l’une des parties les plus importantes de ce festival. Faire venir les chefs pour qu’ils goûtent leur cuisine est une réelle source de motivation pour eux. Cela permet de leur ouvrir des portes, de voir qu’il existe beaucoup de possibilités ». Un message fort qui rejoint celui du secrétaire général, Fabien Sésé, lors de l’ouverture du festival. « La cuisine est une affaire de transmission et ce festival l’intègre complètement. Nous souhaitons encore plus développer cette dynamique à Saint-Martin car nous savons que l’industrie de l’hôtellerie et de la restauration y est essentielle. Avec le lycée professionnel et récemment la création du CFA Mangrove, nous espérons que de plus en plus de Saint-Martinois s’orienteront vers ces domaines.
En ce qui concernent, les six chefs en formation, il faudra encore s’armer d’un peu de patience pour connaître le résultat de la compétition puisque que celui-ci sera annoncé lors de la soirée de clôture, le vendredi 22 novembre.