Intempéries et coupures d’électricité : la sous-préfète fait le point
« La résilience de l’île fait partie d’un travail quotidien des services de l’état et de ses partenaires » déclare la sous-préfète Marie-Hildegarde Chauveau dont la prise de fonction a eu lieu le mois dernier. Le week-end passé, des pluies intenses sont tombées avec des épisodes orageux, à la fois sur Saint-Martin et Saint-Barthélemy. Les deux îles ont été placées en vigilance jaune par Métro France en raison d’un front ondulant, stationné sur le nord de l’arc antillais. Sur la journée de samedi, ce sont plus de 20mm de pluie qui sont tombés à Saint-Martin, ce qui a causé dans certains cas de figure, des inondations partielles de la chaussée. Malgré les fortes averses, il n’y a pas eu d’atteinte à la sécurité des personnes et aucune intervention par les pompiers n’a été nécessaire. « La préfecture a bien reçu le bulletin de Météo France, les échanges ont été nourris. Ce week-end, avec les difficultés de réception des données par Météo France, les pluies ont été plus fortes qu’annoncées. Je rappelle que la vigilance jaune, n’est pas une situation de crise mais bien de risque, qui appelle à la prudence. Elle a été constante tout le mois de novembre, exceptés 5 jours. Également, le réchauffement de l’océan fait que les modèles météorologiques doivent évoluer pour mieux anticiper les pluies ».
De façon concomitante, une coupure de courant s’est produite, le soir du dimanche 17 novembre, vers 21h39. Elle a eu lieu à deux endroits simultanés du réseau électrique, de part et d’autres de la Baie Orientale. « Le réseau, qui fait une boucle, n’a pas pu être réalimenté immédiatement par EDF à cause de deux points de ruptures, ce qui a provoqué la mise hors tension de la Baie Orientale et d’autres quartiers comme Mont Vernon ou une partie de Grand Case » explique la directrice de cabinet. Vers 4 heures du matin, le courant a pu être rétabli dans 1000 foyers. Seulement, en raison d’un schéma d’alimentation différent, 1000 autres foyers n’ont pu être raccordés et sont restés dans le noir. La recherche de la panne, la pose de groupes électrogènes et la réparation ont permis une remise sous tension complète le mardi 19, à 20h30. L’origine de la panne est à ce jour encore indéterminée et EDF poursuit ses recherches. « L’état a une pensée particulière pour les personnes qui ont été privées d’électricité pendant une assez longue durée et qui ont perdu le contenu de leur réfrigérateur. Une source de coût élevée, surtout pour les établissements de restauration et d’hôtellerie, dont les stocks ont été perdus ».
La longue durée de la coupure s’explique par plusieurs facteurs. Premièrement, la difficulté à localiser la panne dans un réseau qui est enterré. Deuxièmement, les difficultés de terrassement liées aux intempéries. Ensuite, le temps incompressible des réparations malgré l’investissement des équipes d’EDF pour rétablir le courant, y compris la nuit. Un nouveau câble a dû être posé nécessitant des travaux assez lourds. Dernier facteur, la mise hors tension d’une antenne relais à la Baie Orientale ayant entraîné une coupure du réseau téléphonique. Pour permettre les appels de secours, l’état a donné priorité à la remise sous tension de cette antenne. « Même si l’énergie est une compétence de la Collectivité et d’EDF, l’État a été en échange avec EDF tout au long de la coupure. En anticipation à ce type d’évènement, nous avons créé une cellule de crise sur le thème de l’énergie qui se réunit tous les 15 jours. Celle-ci rassemble EDF, la Collectivité, les services de l’État ainsi que les acteurs sociaux professionnels, qui pourraient être impactés par ces crises. Ce type de cellules alternera entre un format technique restreint et un format plus large. Elles visent à mettre l’accent sur la résilience énergétique ».
Concernant le défaut de réseau téléphonique, une réunion avec les opérateurs des antennes va être organisée très rapidement par les services du cabinet afin de rappeler la nécessité d’installer des batteries, avec éventuellement des panneaux solaires, de façon à ne jamais perdre le réseau téléphonique, essentiel pour les appels d’urgences.