27.11.2024

Redynamisation de Marigot : la CCISM propose des actions à partir de réflexions des commerçants et consommateurs

«La redynamisation de Marigot, ça peut paraitre un petit peu ambitieux ou à contre-temps de la saison qui vient de commencer mais cette réunion intervient à la suite d’un certain nombre de réflexions menées en interne et aussi avec vous et de questions posées dans vos commerces», indique Julien Bataille, directeur général de la CCI de Saint-Martin. Dans la continuité de ces échanges réguliers avec l’association des commerçants de Marigot et la city manager de la Collectivité, la CCISM a organisé lundi une réunion publique dédiée aux commerçants de Marigot.

« On s’est promené dans ce centre et on a fait un état des lieux pour essayer de caractériser ce qu’il se passait comme dynamique ou comme absence de dynamique. On a réalisé une enquête de consommation sur les habitudes des personnes qui viennent acheter dans Marigot en se demandant : qu’est-ce que les gens font, qui sont-ils, qu’est-ce qu’ils achètent, comment et combien ? », explique Julien Bataille. L’objectif de la réunion publique était donc de partager les premières tendances de cette enquête, les avancées du projet de redynamisation de la ville et d’encourager les échanges avec les partenaires locaux.

« Pour cette enquête, on a eu 274 répondants à ce jour. Des habitants de tous les secteurs de la partie française, autant de femmes que d’hommes et majoritairement âgés de 18 à 65 ans » précise Bahia Yacine, responsable communication et attractivité à la CCISM. « Déjà, bonne nouvelle, les gens achètent à Marigot puisque sur les six derniers mois, 83% y ont fait du shopping ». Dans le top 3 des achats des Saint-Martinois, on retrouve la parfumerie, la restauration et enfin à 63% le prêt-à-porter adulte, que l’on peut expliquer par la quantité de magasins dans cette zone. D’ailleurs, 58% des répondants estiment que l’offre de commerce actuelle répond à leurs besoins. Faire des achats, travailler et visiter une administration publique sont les trois premières raisons pour les personnes interrogées à se rendre à Marigot.

Mais si pour la plupart des Saint-Martinois, la notion d’achat est présente lors qu’ils pensent à Marigot, le centre-ville est pourtant davantage considéré, à 40%, comme un lieu administratif. « Les personnes ne donnent pas à Marigot cette notion de shopping promenade. C’est un Marigot où je fais des achats mais pas où je me balade pour faire du shopping. 38% profitent d’un rendez-vous professionnel ou administratif pour faire des achats mais ne s’y rendent pas exclusivement pour ça et 50% vont dans un magasin spécifique, en sachant déjà ce dont ils ont besoin. Une vision qui se retrouve dans le panier moyen qui, à 35%, est compris entre 51 et 100 euros pour un temps sur place de 60 minutes environ. D’ailleurs, pour plus de 60% des Saint-Martinois, le centre-ville de Marigot est situé sur le front de mer. « C’est pour cela que nous avons tout intérêt à créer cette connexion entre le front de mer et toute cette zone très commerçante, c’est là qu’on créera un vrai centre-ville », estime le directeur de la CCISM. Parmi toutes les zones de shopping de l’île, plus de 50% des interrogés placent la partie hollandaise en première position.
Faire du flux de circulation une priorité

Points importants, malgré les idées reçues, les habitants trouvent Marigot accueillant à 55%, propre à 64%, beau à 56%. Ils l’estiment sécurisé à hauteur de 43%, dynamique à 46% et végétalisé à 23%. La priorité, pour eux, est de favoriser le flux de circulation. Comme les commerçants, 65% pensent que les espaces de stationnement sont mal répartis et 74% qu’ils sont insuffisants. Contre toute attente, sécuriser la zone arrive en dernier. « Ce qui manque terriblement à Marigot, ce sont des espaces pour enfants, des zones où se détendre entre amis et des espaces verts. C’est cohérent, si on arrivait à instaurer de tels espaces où les gens pourraient profiter et se promener, alors Marigot pourrait devenir une vraie shopping zone où on aurait envie de flâner, en achetant une glace, ceci ou cela, ce qui augmente le panier moyen » conclut Bahia.

Pour faire face aux différents points évoqués, la CCISM propose deux solutions majeures. Dans un premier temps, la mise en place de cartes cadeaux « Be loyal, buy local » pour l’ensemble des magasins de Marigot. Son objectif sera de soutenir le commerce local, booster les achats compulsifs et augmenter le panier moyen, en invitant les habitants et salariés à dépenser dans les commerces partenaires. Cette solution sera gratuite pour les commerçants, la charge de gestion étant prise en charge par la personne offrant la carte.

Deuxième proposition : orienter le flux de visiteurs déversé sur le front la mer avec un design actif. L’idée est de créer plusieurs lignes de parcours marchants, à l’instar des lignes de métro, qui emmènent à différents magasins, en fonction de ce que les visiteurs recherchent. « On utilise tout ce qu’il y a autour comme du mobilier urbain, pour permettre de guider les touristes vers l’intérieur du cœur de ville » explique la responsable communication.

Cyrile POCREAU