Vers une fin des combats de coqs en outre-mer ?
En France, «le fait, publiquement ou non, d'exercer des sévices graves ou de commettre un acte de cruauté envers un animal domestique, ou apprivoisé, ou tenu en captivité, est puni de trois ans d'emprisonnement et de 45 000 euros d'amende » selon le code pénal. Toutefois, cette disposition ne s'applique pas aux combats de coqs lorsque ceux-ci sont reconnus comme une «tradition établie » dans une localité. Tel est le cas dans une cinquantaine de communes du Nord et du Pas de Calais et en outre-mer.
La semaine dernière, une sénatrice de Paris a demandé à la ministre de l'agriculture via une question orale publiée au Journal officiel de la République si le gouvernement avait l'intention de maintenir cette exception «alors qu'elle va à l'encontre de l'opinion publique et des objectifs de protection animale» ou de «mettre fin à cette dérogation et d'uniformiser la législation sur l'ensemble du territoire national, pour garantir un territoire à la hauteur des enjeux de protection animale ».
Début novembre, une proposition de loi concernant ce sujet avait été déposée par trente-six sénateurs. Néanmoins, elle ne visait pas à interdire les combats de coqs mais à restreindre leur accès aux jeunes de moins de seize ans ; les corridas étaient aussi concernées.
«Cette interdiction vise à répondre à des impératifs de protection de l'enfance face à des spectacles violents », justifient les sénateurs. « L'interdiction pour les mineurs d'assister aux combats de coqs (et aux corridas) répond également aux recommandations formulées en 2016 à l'égard de la France par le Comité des droits de l'enfant de l'ONU », indiquent-ils.
Les deux articles qui composaient la proposition de loi n'ont pas été adoptés par la commission.
Pour rappel, le code pénal prévoit que la construction de nouveaux gallodromes, appelés « pitts » dans les outre-mer, est interdite.
(photo d'illustration)