Violences conjugales : du travail d’intérêt général comme dernière chance
Ce jeudi 5 décembre, le tribunal de proximité de Saint-Martin a examiné une affaire de violences intrafamiliales. Les faits remontent au 24 juillet 2024. Il est 21h30 à Colombier lorsqu’une dispute éclate entre KH, Saint-Martinois de 34 ans et sa compagne, AD. Engendrée par la jalousie, l’altercation en vient rapidement aux mains. L’homme inflige des coups de poings, des gifles ainsi qu'une clef de bras à la jeune femme, qui répond elle aussi par des coups. La victime est également plusieurs fois poussée contre le mur. En contestation à ces attaques, la femme appelle la gendarmerie qui constatera ses blessures. Elle portera plainte avant de la retirer, le 2 août, ne voulant pas porter préjudice à son conjoint. Ensemble depuis 5 ans, le couple n’est toujours pas séparé à l’heure actuelle. AD, dépendante financièrement, vit toujours chez son conjoint.
« J’étais fatigué, on s’est pris la tête mais aucun coup n’a été échangé. Je ne suis pas fier mais ça n’aurait pas dû aller jusqu’au tribunal » se défend l’accusé, prétextant des provocations mutuelles. « Comment expliquez-vous le certificat médical de madame dans ce cas-là ? Une dispute qui dégénère c’est ce que l’on appelle des violences conjugales. La réalité c’est qu’il y a eu des violences » rétorque la juge.
« Au vu de votre casier judiciaire, les seules peines que je peux vous donner sont des peines fermes. Prison ou travail d’intérêt général » explique fermement la procureure de la République. En effet, ce n’est pas la première fois que KH a affaire à la justice. L’ancien chauffeur de taxi avait déjà fait l’objet de plusieurs condamnations pour vol, violences, usages de substances illicites et menaces de mort. « La prison va me faire perdre mon temps, ce n’est pas pour moi » répond l’accusé. Sans revenu, le tribunal le condamne à 70 heures de travail d’intérêt général. S’il ne respecte pas sa peine, celle-ci sera transformée en quatre mois de prison ferme. « C’est une dernière chance » conclut la juge.