22.01.2025

Douze mois de prison dont six avec sursis pour avoir agressé sexuellement une jeune femme dans la rue

Les faits se sont déroulés en juin 2024 à Marigot.

Le tribunal de proximité de Saint-Martin a jugé jeudi dernier une affaire d’agression sexuelle. Les faits remontent au 1er juin à Saint-Martin. Il est 4h30 du matin, à Marigot, lorsque EW, jeune femme d’une vingtaine d’années, se rend à pied à son travail. C’est à ce moment-là que JF, Saint-Martinois de 41 ans, saisit par deux fois son postérieur, avant de la suivre sur quelques mètres. Une collègue de la femme ainsi que les vidéo-surveillances constatent l’agression.

Ce n’est pas la première fois qu'EW croise le chemin de cet homme, puisque cette dernière avait déjà porté plainte contre lui. Il était notamment déjà venu sur son lieu de travail, identifiable grâce au logo présent sur le t-shirt de la jeune femme. Entendu par les forces de l’ordre, le Saint-Martinois sous l’emprise de substances, reconnaît les faits, indiquant avoir eu une pulsion sexuelle. 

Le portrait de l’agresseur est le suivant : JF, sans emploi, vit chez sa grand-mère. Il est reconnu comme adulte handicapé. Le 6 juin dernier, un psychiatre lui a diagnostiqué une sociopathie, le qualifiant de «non-dangereux, lorsqu’il n’est pas en état d’ébriété. L’homme connaîtrait les règles du vivre-ensemble, mais ne les appliquerait pas». Le professionnel constate aussi chez lui des pulsions sexuelles. Il n’est d’ailleurs pas inconnu de la justice et a déjà été condamné pour, entre autres, violences avec armes, vol ou encore consommation de stupéfiants. 

Lors de son procès, l’homme semble être dans un état second et commence à démentir les faits. Des propos qui font réagir Xavier Sicot, procureur de la République. «Je l’ai vu marcher, elle était bonne, je n’ai pas réussi à me contenir. Quand je vois des femmes dans la rue, j’ai envie de coucher avec», rapporte le procureur. «C’est vous qui le dites lors de votre déposition qui a été signée. Son profil est très inquiétant. Ses paroles font froid dans le dos. Il considère la femme comme un objet, si rien n’est fait, il ira agresser quelqu’un d’autre», conçoit-il.

Pour ces faits, le procureur requiert douze mois de prison dont huit assortis d’un sursis probatoire. L’homme se devra également de rechercher un travail mais aussi de suivre des soins pour ses conduites addictives (alcool, stupéfiants et sexe). Une interdiction de contact avec la jeune femme pour une durée de trois ans ainsi qu’une inscription au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles sont aussi demandées. «Il est un danger pour les femmes. Je crois totalement la victime et je comprends le préjudice qu’elle a subi» déclare le procureur. EW, qui a perdu son travail depuis, se constitue partie civile et demande 2 000 euros de dédommagement. 

Après en avoir délibéré, le tribunal déclare JF coupable de l’agression qui lui est reprochée. En répression, le condamne à douze mois de prison dont six assortis d’un sursis probatoire pendant deux ans, avec pour obligation de suivre des soins. L’homme se voit également interdit d’entrer en relation avec la victime et son nom sera inscrit au fichier judiciaire des auteurs d’infractions sexuelles. Le tribunal reçoit également la constitution de la partie civile et le condamne à payer 2000 euros.

Cyrile POCREAU