Ils violentent un médecin et son assistante, le tribunal les condamne
Les faits remontent au 19 décembre 2023. SA se présente à un centre médical, différent de celui qu’elle fréquente normalement, sans rendez-vous préalable. Reçue en consultation, cette dernière s’emporte alors contre le médecin lorsqu'il refuse de lui faire un arrêt médical. Après avoir demandé plusieurs fois à la jeune femme de se calmer, le professionnel de santé la met dehors. Alors qu’elle est en train de pleurer dans sa voiture, son ancien petit ami, K C, va à sa rencontre. Vingt minutes après la première altercation, ils retournent ensemble dans le centre médical. Alerté par les cris envers sa secrétaire, le médecin intervient et commence à filmer la scène. Par peur de l’image que cette séquence pourrait lui donner, le jeune homme jette le téléphone au sol pour le casser. Un conflit violent qui entraînera un jour d’ITT pour les deux professionnels.
«Elle a un problème d’attitude. Je me retrouve toujours devant la loi avec elle» déclare K.C devant le tribunal. En effet, ce n’est pas la première fois que les deux anciens conjoints, qualifiés de «Bonnie and Clyde» font l’objet de procédures devant la justice. Le couple avait été jugé pour des faits similaires, un an auparavant. Six mois de sursis planaient au-dessus de leur tête. Ce jour-là, le père de famille de 23 ans est d’ailleurs le seul accusé présent, la jeune femme d’un an sa cadette étant en métropole. «C’est le territoire de Saint-Martin. Cette affaire représente cette jeunesse. Ils sont en colère, ils n’ont pas de recul. (…) Elle a fait 48 heures de garde à vue, ce qui a déjà une dimension pédagogique. Aujourd’hui, elle est en projet de réinsertion» défend l'avocate Marion Tillard.
«Les faits sont très graves. On attaque un médecin et son assistante, en présence de malades, d’une grand-mère et d’une petite fille de quatre ans. Madame A n’a pas eu ce qu’elle voulait donc elle fait son caprice et Monsieur C rentre dans le cabinet pour en découdre. Sauf qu’on ne demande pas de compte à un médecin. Pour qui se prend-il ? » s’étonne la procureure de la République. Pour ces faits, cette dernière demande la révocation des six mois de sursis déjà en cours et six mois d’emprisonnement supplémentaires. Le mandat de dépôt n’est pas demandé, KC ayant prouvé de sa bonne volonté en repayant le téléphone portable cassé et SA étant en réinsertion professionnelle. La peine pourrait être envisagée avec un bracelet électronique.
Après délibération, le tribunal déclare SA et KM coupable des infractions qui leur sont reprochées et les condamne à deux mois de prison ferme avec une révocation du sursis à hauteur de trois mois. Une contravention de 200 euros est demandée à KM. Le tribunal reçoit également la constitution des parties civiles et les condamne à payer solidairement 500 euros au docteur et 1300 euros à son assistante.