Sécurité du quotidien : le plan d’action de Saint-Martin dévoilé
Une opération nationale initiée par Bruno Retailleau, ministre de l’Intérieur. Les préfets de France ont été invités à entreprendre un travail de diagnostic et de planification qui vise à rétablir la sécurité du quotidien sur leur territoire. Son objectif est "de mettre en place des actions ciblées, pensées et menées pour lutter contre la délinquance". Ainsi à Saint-Martin, avait lieu vendredi dernier la présentation de ce "plan d'action départemental de restauration de la sécurité au quotidien" (PADRSQ), en présence du préfet Cyrille Le Vély, de la sénatrice Annick Pétrus, du vice-procureur Yann Burnichon et du lieutenant-colonel de la gendarmerie Hugues Loyez. «Ce diagnostic conduit à un document, qui est aujourd’hui dans sa première version. Ce plan, qui contient 22 mesures, est amené à s’enrichir. Il sera évolutif à la fois sur les sujets et les thèmes mais aussi les associations et organismes sollicités » explique le nouveau préfet.
Premier axe de ce diagnostic, le narcotrafic et ses conséquences ainsi que l’usage important d’armes à feu lors de vols à main armée et règlements de compte. En effet, Saint-Martin est considérée comme la zone gendarmerie d’outre-mer où "l’incidence de la violence rapportée à la population est la plus forte". En ce qui concerne le trafic de stupéfiants, «une trentaine de points de deal ont été répertoriés sur le côté français de l’île» indique le Cyrille Le Vély. Ainsi le plan d’action pour lutter contre la délinquance armée est le suivant : surveillance renforcée des lieux touristiques et à risques ; renfort des effectifs de la section de recherche de la gendarmerie ; réflexions autour de la piétonnisation des secteurs touristiques menacés ; travaux de sécurisation des boîtiers d’accès aux systèmes électriques et, à venir, le déploiement de la vidéoprotection.
Dernier axe, « le sujet délicat des violences intrafamiliales et sexuelles» dont "l’incidence est trois fois plus marquée qu’en hexagone". « Nous savons qu’elles existent même si elles ne sont pas toujours révélées. C’est un travail de long terme. Ce sont des moyens qui demandent de passer par des travailleurs qui ont la capacité de traiter ces questions-là», déclare le préfet.
Différentes mesures de lutte ont été réfléchies : la mise en place de permanences discrètes de la gendarmerie pour faciliter le dépôt de plainte ; la mobilisation des acteurs clefs du monde social en faveur de l’accompagnement des victimes, le soutien au comité local d’aide aux victimes (CLAV) ; l’impulsion de campagnes de prévention et développement de supports pédagogiques adaptés, la sensibilisation de l’ensemble des professionnels de l’éducation, de la santé et du périscolaire à l’identification des signes de violence et au protocole de signalement et enfin la mise en place d’un dispositif d’accompagnement et de prévention de la prostitution des mineures.
L'ensemble de ces mesures feront l'objet d'un suivi trimestriel.